Lettres à Léo

Nino termine toutes les lettres qu’il envoie à son ami Léo d’un « Hasta mañana », comme s’il allait bientôt revenir… Alors qu’il a fugué du foyer des Cigales depuis plusieurs semaines et qu’il affirme « apprécier cette liberté ». Léo et Nino ont 14 ans et vivent depuis six ans dans cet établissement de l’aide sociale à l’enfance du sud de la France. Ils sont inséparables. Au point que le départ précipité de Nino affecte au plus haut point Léo, qui sort d’un court séjour en hôpital psychiatrique. Mais son ami lui a fait une promesse : s’il s’est échappé, c’est pour rejoindre Paris et rencontrer Claude Lelouch afin de lui remettre le scenario qu’a écrit Léo. Au fil de son périple, dans les courriers qu’il adresse à Léo, Nino conte ses aventures, les rencontres qu’il fait, les lieux où il s’abrite. Etrangement, la fugue de l’adolescent ne semble inquiéter ni les éducateurs ni la psychologue de l’établissement. Alors Léo commence à se douter que les raisons de la fugue de son camarade sont d’une autre nature et qu’on lui cache des choses.

Hasta mañana est l’œuvre de deux jeunes réalisateurs qui interviennent depuis plusieurs années dans les foyers éducatifs dans le cadre d’ateliers cinéma. Pour créer leurs personnages, ils se sont inspirés des rencontres avec les jeunes placés. Le film a été réalisé en plusieurs années et avec très peu de moyens. Si le manque de budget est flagrant et que certaines scènes semblent datées, l’œuvre est tirée vers le haut par les jeunes comédiens, tous excellents, et par les scènes de vie quotidienne dans l’institution, fidèles à la réalité. Olivier Vidal et Sébastien Maggiani préparent actuellement un autre long métrage sur un enfant rom qui, durant quelques jours, part vivre loin de son campement avec un jeune auteur de scénario…