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Les associations reçues par Sylvia Pinel… sans le DIHAL

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Promesse tenue. Un mois après la mobilisation, au canal Saint-Martin, du Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement, Sylvia Pinel a reçu ses représentants, le 8 juillet, pour leur présenter sa « feuille de route » sur l’hébergement et le logement des personnes en difficulté (voir ce numéro, page 10). Devant la trentaine de personnes présentes, la ministre du Logement a « réaffirmé l’objectif de la fin de la gestion saisonnière de l’hébergement, sans annonce concrète sur la méthode et les moyens », commente Florent Guéguen, directeur général de la FNARS (Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale). Si ce n’est que la ministre a prévu « de réunir les préfets le 17 juillet, notamment pour les mobiliser sur cette question ».

Les associations ont réclamé des décisions pour mesurer les évolutions dans les territoires, des outils concrets pour mettre en œuvre un plan d’urgence sur les alternatives à l’hôtel dans les zones tendues, ainsi que des garanties sur l’application des recommandations qui, cet été, devraient émaner d’un groupe de travail de la DIHAL (délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement). « Ce groupe a pour mandat d’édicter des normes sur les conditions d’accueil, de l’accompagnement social et de sortie des structures d’urgence, avec la reconnaissance du principe d’orientation des personnes quand celles-ci doivent fermer, explique Florent Guéguen. Nous avons demandé que ces recommandations fassent l’objet d’une circulaire conjointe des ministères du Logement et de l’Intérieur, pour qu’elle mobilise les préfets, et qu’il y ait dès septembre des réunions départementales avec les bailleurs, les associations, les SIAO (services intégrés d’accueil et d’orientation) et les communes pour ­préparer la campagne hivernale. Il ne faut pas attendre la fin de l’hiver pour chercher des solutions de sortie des places temporaires ! » Les associations ont également rappelé leurs inquiétudes sur l’avenir de l’indexation des aides au logement, les moyens financiers consacrés aux opérations de logement « à bas niveau de quittance » – qui pourraient être revus à la baisse. Elles ont également renouvelé leur souhait d’une programmation pluriannuelle de places en centres d’accueil pour demandeurs d’asile et exprimé leurs préoccupations sur les missions de contrôle attribuées aux centres d’hébergement, dans le cadre du projet de loi sur la réforme du dispositif d’asile, qui n’a toujours pas été présenté en conseil des ministres.

« Sur les bidonvilles, on ne sent pas un engagement très fort », pointe par ailleurs Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé-Pierre. En prenant appui sur le récent avis du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées, qui dresse un nouveau constat d’échec de l’ap­plication de la circulaire du 26 août 2012 sur l’accompagnement de l’évacuation des campements illicites (voir ce numéro, page 10), les associations ont réclamé des comptes sur l’état d’avancement et les moyens de la mission de résorption des bidonvilles confiée à Adoma, à la fin janvier, par Cécile Duflot. « Ses interventions ont démarré dans cinq départements tests et un bilan devrait être dressé dans le courant de l’été, avant généralisation », rapporte Florent Guéguen.

Les doutes sur la volonté d’avancer sur la question sont d’autant plus grands que la discussion s’est déroulée en l’absence du préfet Alain Régnier, délégué interministériel à l’hébergement et à l’accès au logement, chargé d’assurer la mise en œuvre de la circulaire du 26 août 2012. Et pour cause. Depuis une dizaine de jours, le landerneau du social annonce son départ du poste qu’il occupait depuis 2008, d’abord en tant que délégué général à la coordination de l’hébergement et de l’accès au logement des personnes sans abri ou mal logées. Le ministère du Logement a confirmé l’information aux ASH, se limitant à arguer que ce départ, qui devrait intervenir « dans les mois qui viennent », s’inscrit dans le cadre de « la mobilité des hauts fonctionnaires de l’Etat, dans une démarche à laquelle il est totalement associé ». L’intéressé n’a pas souhaité commenter cette situation pour le moins brumeuse. Ces derniers mois, les occasions n’ont pas manqué de mettre au grand jour les tensions politiques autour de la question des campements occupés par les populations rom. Faut-il voir dans la fin des fonctions du préfet un tournant dans la stratégie du gouvernement ? Lors de la réunion avec les associations, « la ministre a dit que la DIHAL était maintenue et qu’elle était favorable au renforcement de son portage interministériel, souligne Christophe Robert. Mais il ne faudrait pas que cette zone de flou renforce les inquiétudes sur un possible désaccord politique… » Alors que les associations ont insisté sur le soutien que leur a apporté le préfet et le climat de confiance qu’il a su instaurer, son successeur n’est pas encore connu.

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