Recevoir la newsletter

La prévention de l’homophobie doit commencer dès l’école, estime la CNCDH

Article réservé aux abonnés

Trente ans après la dépénalisation de l’homosexualité, 13 ans après la création du pacte civil de solidarité (PACS) et à peine un an après l’ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe, « dans la société française, l’intolérance envers les personnes homosexuelles, lesbiennes, bisexuelles et transidentitaires demeure largement présente ». C’est le constat que fait la Commission nationale consultative des droits de l’Homme (CNCDH) dans un avis du 26 juin sur les violences et discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, contre lesquelles l’instance recommande d’agir par la prévention et l’éducation, y compris à l’école (1).

Les outils juridiques de lutte contre ce type de violences et de discriminations procèdent d’évolutions législatives récentes, rappelle la CNDCH, en soulignant que, « si le cadre législatif français semble aujourd’hui satisfaisant », la question se pose toujours « d’une réelle effectivité des droits ».

Soulignant la « faiblesse des outils de mesure » de ce phénomène – le rapport de l’association SOS Homophobie étant dans les faits, aujourd’hui, le seul –, la CNCDH s’appuie sur la dernière édition de ce dernier, qui fait « état d’une nette augmentation des paroles et des actes homophobes en 2013 » (2), pour s’alarmer notamment « de la situation de certains jeunes homosexuels, qui sont les principales victimes de l’homophobie dite ordinaire ». Une situation qui appelle, de la part des institutions et des pouvoirs publics, « une attention particulière », surtout aux « périodes de grande fragilité » que sont l’enfance et l’adolescence, estime la commission. Pour compléter la connaissance de ces discriminations, le gouvernement a engagé différentes actions, comme la réalisation d’une enquête de victimation sur les violences et rapports de genre (Virage) menée par l’Institut national d’études démographiques, et dont l’instance consultative invite d’ailleurs à finaliser et à sécuriser le financement.

Au-delà des moyens d’évaluation qui doivent être mis en œuvre, la CNCDH plaide aussi pour prévenir les différentes manifestations de ce type de violences, en estimant que « l’Education nationale a un rôle primordial à jouer dans la sensibilisation des jeunes à la lutte contre les LGBT-phobies », en défendant donc l’idée, contestée par certains groupes, que l’école est bien le lieu pour battre en brèche les stéréotypes de genre. Une ambition qui doit passer par le biais de l’éducation à la sexualité et à l’égalité entre les filles et les garçons, en particulier, et d’interventions en milieu scolaire qui devraient être renforcées. « Il est important de dissocier », dans ce cadre, « la question de l’identité et la question de l’orientation sexuelle, en mettant l’accent sur une éducation aux questions de genre qui prenne en compte la diversité: les notions de masculin et de féminin, la déconstruction des stéréotypes de genre et des rôles sexués, l’identité et la transgression des normes », insiste encore la CNCDH à cet égard.

Le monde professionnel ne doit, enfin, pas être oublié des actions de lutte contre les violences homophobes au sens large, ces dernières pouvant conduire à des actes de harcèlement, entre autres, sur le lieu de travail. La formation des fonctionnaires et, en particulier, des membres des forces de l’ordre doit ainsi être améliorée, notamment pour permettre de développer l’accueil adéquat des victimes, sans préjugés ni stéréotypes.

Notes

(1) Avis sur la lutte contre les violences et discriminations commises à raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre, disponible sur www.cncdh.fr.

(2) Voir ASH n° 2860 du 16-05-14, p. 19.

Côté cour

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur