Si l’on considère que les maladies psychiques affectent l’être dans sa relation aux autres, « il faut aussi être convaincu que les relations agissent sur la maladie et peuvent en modifier le cours », déclare le docteur Michaël Robin, psychiatre, dans cet ouvrage. Coordonné par Ghislaine Pelletier et Stéphane Rullac, du centre de formation Buc Ressources, celui-ci restitue – à l’invitation à la pause près… – les interventions à un colloque sur l’accompagnement des personnes en situation de handicap psychique organisé par l’Œuvre Falret, une association qui opère dans ce secteur. Quelles sont, plus précisément, les spécificités du lien entre professionnels et personnes accompagnées ? Au-delà des réflexions attendues sur la dialectique distance-proximité, consubstantielles à la thématique traitée, plusieurs travailleurs sociaux témoignent avec finesse de leur engagement dans cette relation d’accompagnement. Ainsi, Pascal Lunghi, référent au sein d’un service d’accompagnement à la vie sociale (SAVS), analyse les modalités d’un échange qui, avant d’impliquer un professionnel et un malade, est un échange entre deux humains.
« Quand je travaille, la première chose que je vais mettre en jeu, c’est moi-même, ma personne », explique-t-il, soulignant l’importance d’accorder son pas à celui de l’autre car, sur le bout de chemin à faire ensemble, « on est deux à marcher ». Pour autant, l’asymétrie des positions entre aidant et aidé n’est pas niée, ni le souci qu’ont les intervenants de la réduire. Mais il faut du temps pour construire la confiance nécessaire à des relations moins déséquilibrées, rétorquent des personnes accompagnées.
La spécificité de l’accompagnement des personnes souffrant de troubles psychiques
Coordonné par Ghislaine Pelletier et Stéphane Rullac – Ed. L’Harmattan – 16 €