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Balades sordides

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Crackopolis, c’est un « guide du routard du crack » à Paris, mais un guide qui ne donne pas envie de s’y aventurer : où et comment on consomme, comment fonctionne le trafic, comment se répartissent les territoires, qui peut dealer et à qui, les tarifs, les règles, et même comment cuisiner les galettes à partir de cocaïne… Charles, l’informateur, a fumé son premier joint à 10 ans et son dernier caillou la veille… Il est aussi passé par la MDMA, l’héroïne et la cocaïne. Il est à la fois consommateur – un « geush », comme on les appelle dans le milieu – et vendeur. Le narrateur de cette websérie radiophonique est aussi un voleur, un entremetteur et un observateur lucide de sa vie marginale. Recueillis par la journaliste Jeanne Robet, ses 15 petits récits (de 2 à 6 minutes) sont semblables à des balades sonores dans une ville parallèle, sordide, violente. Tout commence place de la Rotonde, près du métro Jaurès, surnommé le « Village » et point central et visible de la consommation de crack dans la capitale.

« C’est là où les mecs les plus défoncés traînent parfois toute la journée et toute la nuit », affirme Charles. Mais il existe aussi, aux abords de Paris, de véritables crackhouses où l’on peut goûter, acheter et fumer, et dans lesquelles on n’entre « qu’avec le bon mot de passe ». Charles raconte également la vente dans des cités à Couronnes ou à Laumière. Des « spots » qui brassent jusqu’à 25 000 € par week-end. Enfin, près du 104, dans le XIXe arrondissement, un immense parking abandonné est le refuge des consommateurs les plus vulnérables. Charles est ressorti du parking indemne, mais il y a laissé son ami Moussa, avec qui il faisait les 400 coups. Celui-ci a été retrouvé mort sous son sac de couchage, étouffé dans son vomi. Si, de sa voix douce et posée, Charles compare la consommation de crack à un orgasme, il n’oublie pas d’ajouter qu’« après une montée fulgurante, la descente est longue et difficile ». Et qu’il souhaite entreprendre une thérapie pour comprendre les raisons de son addiction. Un documentaire sombre et sans illusion.

Crackopolis

Jeanne Robet – Musique de David Neerman

A écouter en ligne sur www.arteradio.com/son/616398

Culture

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