Aborder autrement les conflits interpersonnels, et notamment familiaux, tel est le propos de la médiation. Cette stratégie de règlement des litiges fondée sur l’échange et la communication est ici détaillée – et promue – par une pléiade de spécialistes français et québécois réunis autour de Michel K. Laflamme, expert des services de médiation familiale en protection de l’enfance au Québec, et Joëlle Piovesan, formatrice à l’Ecole supérieure de travail social (Paris), coresponsable du diplôme européen en médiation familiale internationale (DEMFI). Pour Brigitte Hainz, conseillère technique à la direction départementale de la cohésion sociale du territoire de Belfort, la médiation, qui se développe depuis les années 1980 dans différents domaines, répond à « une demande sociale croissante d’apaisement, de tranquillité publique ». Dans le cas de la « fonction de médiation », désormais intégrée aux référentiels professionnels des assistants de service social et des conseillers en économie sociale et familiale, cette approche correspond davantage à un positionnement qu’à une méthode. Les médiateurs familiaux, dont plusieurs témoignent de leur expérience, ont des modalités d’intervention plus spécialisées. Ainsi Nathalie Pernin et Sabine Ruffy, qui exercent dans le cadre d’espaces de rencontre parents-enfants où « il ne s’agit pas […] d’accueillir seulement des individus, mais bien d’accueillir le lien familial fragilisé ». Ou bien Annette Mouttet, qui pratique la médiation parents-adolescents afin de permettre aux intéressés de sortir d’une situation de crise et de restaurer un « vivre ensemble en famille […] à peu près vivable ».
Familles et pratiques sociales. L’approche-médiation : postures et initiatives
Sous la direction de Michel K. Laflamme et Joëlle Piovesan – Ed. Chronique sociale – 19,90 €