Bousculées par les mutations intervenues dans le champ de la protection de l’enfance, les maisons d’enfants à caractère social (MECS) n’auraient qu’une alternative : « évoluer ou à terme disparaître », selon Francis Batifoulier, consultant-formateur, qui a coordonné avec Noël Touya, directeur de MECS, la somme proposée ici par un collectif d’auteurs. Cette évolution est d’ores et déjà bien amorcée. Depuis plusieurs années, en effet, les maisons d’enfants se sont employées à approfondir la spécificité de leur mode de prise en charge et à diversifier leurs prestations. Articulant l’individuel et le collectif dans un quotidien qui est la matière première d’une « clinique éducative riche et diversifiée », l’internat est un dispositif particulièrement bien adapté à certaines situations, développent Sandrine Araguas, Arnaud Izal et Jean-François Larralde, éducateurs spécialisés. L’outil résidentiel garde aussi sa pertinence parce qu’il a su intégrer l’obligation de travailler avec les parents – même si « la prise en compte de ces derniers est si difficile à formaliser, à caractériser et à mettre en œuvre dans les pratiques professionnelles », témoigne Hervé Rolland, responsable d’une MECS pratiquant l’accueil traditionnel et l’accueil modulable. Précisément, plutôt que de s’inquiéter de la promotion de la désinstitutionnalisation, le secteur aurait tout intérêt à s’ouvrir réellement à « l’apport que constituent la parole et le point de vue des usagers dans l’évaluation et l’évolution des réponses actuellement données », souligne Alain Grevot, conseiller à l’Observatoire de l’action sociale décentralisée.
Travailler en MECS
Sous la direction de Francis Batifoulier et Noël Touya – Ed.Dunod – 42 €