Le public accueilli dans le logement accompagné est de plus en plus jeune et diversifié, tandis que ce secteur, par son caractère transitoire, offre une « fluidité et une disponibilité que le logement social traditionnel n’est plus en mesure d’offrir depuis longtemps », constate l’Union professionnelle du logement accompagné (UNAFO) dans la deuxième édition de son état des lieux (1).
Cette étude a été réalisée à partir d’une enquête menée auprès des adhérents de l’UNAFO, portant sur leur exercice 2012 et à laquelle 30 % d’entre eux, représentant près de 84 % de l’offre de logement accompagné, ont répondu. Les résultats révèlent « un panorama surprenant [d’un] secteur en pleine mutation, bien éloigné des clichés qui lui collent encore à la peau, et qui s’inscrit surtout comme une réponse pertinente à la crise de précarisation que traverse actuellement la société française », résume l’organisation. Selon elle, le logement accompagné, qui « recouvre toutes les solutions […] proposant une gestion de proximité, un accompagnement adapté selon les situations des personnes et des prestations variées », constitue « une pierre angulaire du logement très social ». Le secteur reste néanmoins « mal connu et mal intégré dans les politiques publiques, alors qu’il joue un rôle majeur dans l’accompagnement d’une partie croissante de la population française ».
L’UNAFO dresse trois « constats majeurs » qui illustrent « la mutation profonde du secteur ». Premier constat : l’évolution de ses publics. En 2012, 19 % des entrants étaient âgés de moins de 25 ans, alors qu’ils ne représentaient que 5 % des occupants jusque-là. Inversement, les plus de 50 ans représentent près de 60 % des occupants des logements de l’UNAFO, mais moins de 30 % des entrants. « Si le rajeunissement des bénéficiaires du logement accompagné est évident, celui-ci s’accompagne aussi d’un changement de profil, avec une nette augmentation du taux de personnes en situation de fragilité économique d’une année sur l’autre », pointe l’étude. « Outre le recul des salariés en CDI et des retraités, on remarque une hausse flagrante du nombre de salariés précaires (+ 13 points), de résidants sans activité (+ 9 points), mais également d’étudiants, stagiaires et apprentis (+ 6 points). »
Deuxième constat: alors que les établissements qui constituent le parc du logement accompagné (foyers de travailleurs migrants, résidences sociales, pensions de familles…) ont encore une image assimilée à celle de « grosses barres d’immeubles insalubres et excentrées », la réalité est « tout autre » : « Non seulement les nouveaux logements proposés sont souvent de petite taille, adaptés à des personnes ayant des revenus faibles, mais la qualité des constructions n’a en outre rien à envier au logement social traditionnel. » Par ailleurs, les chantiers livrés par les adhérents de l’UNAFO en 2012 et 2013 ont « une localisation en phase avec les besoins des publics accueillis » (accès au travail en particulier), puisqu’ils sont « presque exclusivement » situés dans les grandes agglomérations.
Enfin, troisième constat : si le secteur regroupe des acteurs aux statuts différents et des activités pouvant varier d’une région à l’autre, cette « hétérogénéité apparente du logement accompagné fait place à une culture commune et cohérente qui vise à faire du secteur non pas une alternative au logement social mais un complément essentiel aux politiques publiques en matière de logement, [d’autant plus] en période de mutation sociale et salariale », conclut l’UNAFO.
(1) « Le logement accompagné en 2013 » – Disp. sur