« La France est devenue le pays où le milieu social influe le plus sur le niveau scolaire », rappelle le ministre de l’Education nationale, Benoît Hamon, dans une circulaire qui présente aux recteurs et aux inspecteurs-directeurs académiques la réforme de l’éducation prioritaire lancée en janvier dernier par son prédécesseur, Vincent Peillon (1). Il leur demande, dans ce cadre, de « prendre en compte des critères sociaux pour définir leurs allocations de moyens aux écoles et établissements et leurs géographies prioritaires ». Pour ce faire, trois axes de travail sont identifiés :
→ mettre les apprentissages des élèves au cœur de l’éducation prioritaire ;
→ accompagner, reconnaître et former les personnels ;
→ piloter l’éducation prioritaire.
Ces trois axes sont déclinés en six priorités et 14 mesures, détaillées dans la circulaire.
Concrètement, le ministre souhaite « une réduction à moins de 10 % des écarts entre les élèves scolarisés en éducation prioritaire et ceux scolarisés hors éducation prioritaire dans la maîtrise des compétences de base en français et en mathématiques sans que les résultats globaux ne baissent ».
Pour remplir cet objectif, Benoît Hamon confirme la disparition des dispositifs Eclair (écoles, collèges lycées pour l’ambition, l’innovation et la réussite) et RRS (réseaux de réussite scolaire) au profit, dès la rentrée 2015, des REP (réseaux d’éducation prioritaire), lesquels « regroupent les collèges et les écoles rencontrant des difficultés sociales plus significatives que celles des collèges et écoles situés hors éducation prioritaire ». A un deuxième niveau d’intervention, les REP+ « concernent les quartiers ou les secteurs isolés qui connaissent les plus grandes concentrations de difficultés sur le territoire ». Le nombre total de ces réseaux est toujours de 1 081. Le périmètre des REP+ est fixé à 350 – incluant les 102 REP+ préfigurateurs de la rentrée 2014 – et celui des REP à 731.
Parmi les outils mis en place pour la refondation de l’éducation prioritaire, un référentiel, constitué d’un ensemble de préconisations tenant compte des « nombreux facteurs qui participent à la réussite scolaire de tous les élèves », sera « un point d’appui important pour l’auto-évaluation qui précédera l’écriture des projets de réseaux au cours de l’année scolaire 2014-2015 ». Il s’articule autour des trois axes de travail cités ci-dessus.
S’agissant de l’apprentissage des élèves, la circulaire fixe trois priorités :
→ garantir l’acquisition du « lire, écrire, parler » et enseigner plus explicitement les compétences que l’école requiert pour assurer la maîtrise du socle commun ;
→ conforter une école bienveillante et exigeante ;
→ mettre en place une école qui coopère utilement avec les parents et les partenaires pour la réussite scolaire.
Concernant l’accompagnement, la reconnaissance et la formation des personnels, deux priorités se distinguent :
→ favoriser le travail collectif de l’équipe éducative ;
→ accueillir, accompagner, soutenir et former les personnels.
Quant au pilotage de l’éducation prioritaire, il s’agit de le renforcer en même temps que d’assurer l’animation des réseaux.
Ce référentiel sera lui-même complété par des « fiches repères » présentant des actions mises en œuvre dans des réseaux d’éducation prioritaire, des départements et des académies. Ces fiches seront notamment disponibles sur le site Internet dédié à l’éducation prioritaire (