Etudes de cas, échanges et confrontations des représentations sur les pratiques, élucidation des contextes de l’action éducative, puis mise en commun des différents travaux et écriture collective : telles sont les étapes de la longue recherche-action – elle a duré près de cinq ans – qui est restituée ici de façon assez laconique par Martine Beauvais Azzaro et Agathe Haudiquet, enseignantes en sciences de l’éducation à l’université de Lille-1. Au cœur de la démarche effectuée avec elles par des professionnels de maisons d’enfants du Groupement des établissements du secteur associatif du département du Pas-de-Calais (GESAD?62) et des travailleurs sociaux du conseil général et de l’établissement public départemental de l’enfance et de la famille, la question des modalités de l’intervention socio-éducative dans un contexte de placement. Entre l’enfant, sa famille et l’institution, le travailleur social se considère comme un tiers jouant le rôle de médiateur et d’accompagnant. Cette « posture du tiers est dominée par l’extériorité », soulignent les auteures. Pour autant, l’éducateur est également dans une grande proximité avec les enfants et les jeunes accueillis. Cette proximité favorise la rencontre, cependant il s’agit de ne pas verser dans un excès d’affectivité, témoignent plusieurs professionnels. « Quand il parle de lien constructif entre lui et l’enfant, le travailleur social utilise souvent le vocable “attachement” », commentent Martine Beauvais Azzaro et Agathe Haudiquet. Véritable outil éducatif, cette relation d’attachement, à réajuster en permanence, doit permettre au jeune de prendre confiance en lui et dans l’autre.
Repenser l’action éducative dans le champ de la protection de l’enfance
Martine Beauvais Azzaro et Agathe Haudiquet – Ed. L’Harmattan – 15 €