Sept ans après l’opération des Enfants de Don Quichotte, les quelque 30 organisations membres du Collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement ont installé, le 9 juin, 33 tentes au bord du canal Saint-Martin, à Paris. Objectifs : réitérer, à la veille de la présentation au conseil des ministres du projet de loi de finances rectificative, leurs demandes pour l’accès au logement des personnes défavorisées: le dégel des aides personnelles au logement (APL), la fin de la gestion « au thermomètre » du dispositif d’hébergement, la mise en place d’une programmation pluriannuelle de production de logements très sociaux et le renforcement de la prévention du mal-logement et du sans-abrisme, avec un moratoire sur les expulsions locatives.
Après un bras de fer avec les forces de l’ordre, le collectif a finalement démonté ses tentes dans la soirée, après avoir été invité à rencontrer, le lendemain, la directrice de cabinet de Sylvia Pinel, ministre du Logement. Lors de cette rencontre, le 10 juin au matin, il n’a pas obtenu gain de cause sur les APL. « Il nous reste à engager le travail avec les parlementaires », explique Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé-Pierre. Il n’a pas non plus obtenu d’engagements sur le reste de ses revendications. « La directrice de cabinet nous a indiqué qu’une feuille de route de la ministre, qui doit réaffirmer la logique du logement d’abord, la fin de la gestion hivernale de l’hébergement et la nécessité de produire des logements accessibles aux revenus modestes, sera présentée aux associations au début du mois de juillet », poursuit Christophe Robert. Le collectif reste donc dans l’attente de précisions, voire d’annonces, avant de donner suite à son mouvement. D’ores et déjà, sa mobilisation a été relayée dans plusieurs grandes villes de France.