La santé mentale doit constituer « l’une des cinq priorités de la stratégie nationale de santé », demandent cinq organisations – la Fnapsy, la FHF, la FEHAP, la conférence des présidents de CME des CHS et l’Unafam (1) – à la ministre de la Santé, Marisol Touraine, dans un courrier du 19 mai. A l’approche de la présentation du futur projet de loi de santé publique, elles formulent neuf propositions pour que la psychiatrie retrouve « la place qui doit être la sienne dans le cadre du rétablissement du service public hospitalier ». Parmi les thèmes abordés figure la qualification des professionnels. Les organisations proposent de créer une spécialisation en psychiatrie de niveau Master 1 pour les infirmiers, ce qui permettrait « d’améliorer la reconnaissance de la technicité du métier d’infirmier en psychiatrie ». Elles proposent également la création d’une formation complémentaire à la recherche en soins infirmiers d’un niveau Master 2.
Afin d’améliorer les droits des patients, elles invitent le gouvernement à clarifier la notion de contrainte dans les programmes de soins et à mieux définir le rôle du tiers en ouvrant la possibilité, pour le patient, d’être soutenu par « une personne de confiance ».
Concernant la gouvernance, elles souhaitent que soit rétablie la place des secteurs comme territoires de base des actions de prévention et de soins en psychiatrie et en santé mentale. Elles proposent que les compétences des acteurs sanitaires ne faisant pas partie du secteur de psychiatrie – médecins généralistes, établissements de soins non sectorisés – soient intégrées dans des projets territoriaux de santé mentale. Autre demande : favoriser l’intervention des équipes sanitaires de secteur dans les établissements sociaux et médico-sociaux « en veillant à la cohérence et à l’articulation de leurs interventions avec le reste des dispositifs de soin et de prévention ». Sur le plan national, elles appellent à un pilotage de l’organisation des soins et de la prévention en psychiatrie par la mise en place d’un comité national rassemblant les représentants du ministère, les usagers, les familles, les fédérations et la conférence des présidents de CME. Enfin, elles invitent au lancement de programmes de recherche associant les compétences universitaires à l’expérience clinique des équipes pluridisciplinaires de terrain.
(1) Fédération nationale des associations d’usagers en psychiatrie, Fédération hospitalière de France, Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne, Conférence nationale des conférences médicales d’établissements de centres hospitaliers spécialisés, Union nationale des amis et familles de malades psychiques.