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Accès aux soins et handicap : une étude identifie le poids de la situation sociale

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Dans une étude sur « L’accès aux soins dentaires, ophtalmologiques et gynécologiques des personnes en situation de handicap en France » (1), l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (IRDES) suggère des pistes d’action publique permettant d’améliorer la situation financière et la couverture de soins de ces publics.

Ses conclusions mettent en évidence « un différentiel d’accès marqué pour les soins dentaires et les soins gynécologiques », et ce, quel que soit l’indicateur de handicap retenu – reconnaissance administrative (allocation aux adultes handicapés [AAH] ou pension d’inva­lidité) ou limitations fonctionnelles. L’IRDES n’a, en revanche, pas relevé d’écart pour les soins ophtalmologiques. Ainsi, si la probabilité de recourir aux soins dentaires de la population générale dans les 12 derniers mois est égale à 56 %, celle-ci est réduite de 8 points pour les personnes déclarant des limitations motrices, de 12 points pour celles en fauteuil roulant et de 5 points pour les personnes déclarant des limitations cognitives. Pour les soins gynécologi­ques, la probabilité de recours de la population générale est de 49 %, réduite de 12 points pour les personnes déclarant des limitations motrices, de 19 points pour celles qui sont en fauteuil roulant et de 9 points pour celles qui ont des limitations cognitives.

Ce différentiel peut s’expliquer, selon l’étude, par la situation sociale des personnes handicapées, qui « appartiennent plus souvent à des milieux sociaux défavorisés », avec des revenus plus faibles, « en particulier lorsque leur handicap leur a interdit l’accès au marché du travail ou ne leur permet pas l’accès à des niveaux de salaire moyen ou élevé ». Une fois les « variables sociales » introduites dans les résultats, le différentiel subsiste essentiellement pour les personnes déclarant des limitations motrices. « La relative stabilité des résultats obtenus sur les personnes en fauteuil roulant avant et après prise en compte des variables sociales laisse supposer un problème d’accessibilité physique des structures de soins. »

Dernier constat, enfin, « on observe une concentration des inégalités d’accès aux soins courants sur les personnes relevant de l’AAH, personnes cumulant des revenus encore plus faibles que les allocataires des pensions et rentes d’invalidité, et ne bénéficiant pas de la prise en charge à 100 % de leurs soins, contrairement aux bénéficiaires de la pension d’invalidité », commente l’IRDES. L’institut ouvre donc « plusieurs pistes d’action publique » visant à améliorer la situation financière des personnes en situation de handicap : relever les plafonds des allocations et aides qui leur sont accordées, améliorer « la prise en charge des soins, soit en uniformisant les plafonds de l’AAH avec ceux de la CMU-C [couverture maladie universelle complémentaire] de manière que les titulaires de l’AAH puissent avoir systématiquement accès à la CMU-C, soit en instaurant une exonération systématique du ticket modérateur pour toutes les personnes dès lors qu’elles ont un handicap reconnu ».

Notes

(1) Questions d’économie de la santé n° 197 – Mai 2014 – Disponible sur www.irdes.fr.

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