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Partage à tous les étages

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Commencez par le premier étage, vous trouverez une permanence de santé de Médecins du monde. Empruntez l’escalier, au deuxième, pour rencontrer Julien, ethnologue, qui dirige l’association CASOA (Chercheurs associés en sociologie et anthropologie). Au troisième, au Paradis des artistes, difficile de se frayer un chemin entre les toiles géantes et les installations mécaniques. Encore quelques marches – à moins que vous préfériez utiliser l’ascenseur –, c’est devant une enfilade d’ordinateurs tournant à plein régime que vous vous trouverez, le quatrième étant officiellement le temple des hackers. Montez au cinquième, guidés par les rythmes jazzy, vous croiserez Nico ou Momo, musiciens, qui enregistrent des titres « 100 % squat ». Enfin, terminez aux cieux, au bureau du directeur, où logent une vingtaine de personnes sans abri.

Ce « château » n’est plus. Situé au 40, rue René-Boulanger, à Paris Xe, le squat de 5 000 m2 a été évacué il y a deux ans. Avant cela, deux journalistes, Elodie Raitière et Hélaï Hosseini, avaient pu recueillir des sons et des images pour réaliser un wedocumentaire dense et rythmé, La vie de château, aujourd’hui en ligne sur le site du Monde. Dans ces anciens open spaces autrefois voués à l’administration bancaire, des hommes et des femmes s’étaient établis « sans droit ni titre » et avaient fait vivre ce lieu à leur façon, épaulés par des associations. Le webdocumentaire témoigne fidèlement de l’ébullition qui régnait dans cet espace éphémère. On navigue non seulement d’étage en étage, mais aussi de « bureau » en « bureau », à la rencontre de témoins. A vous de choisir un élément de la photo à 360 ° de l’étage. Cliquez sur le pinceau de Marcel pour découvrir son atelier d’arts plastiques ou sur l’ordinateur derrière lequel se cache Tom, du hackerspace (espace d’échanges technologiques) Le Loop. Quant à Renée, qui travaillait dans ces locaux il y a une dizaine d’années, elle sert de fil conducteur. Elle trouve ce lieu « magnifié » par la présence des squatteurs. « Ce n’est pas un lieu idyllique, recadrent les auteurs du documentaire en ligne, mais un espace où des dizaines de squatteurs expérimentaient ensemble, hors cadre, de nouveaux repères en marge de la société. Pas question ici de mener une étude exhaustive sur le milieu du squat. Nous racontons une aventure. » Photos, vidéos, témoignages audio, infographies, reportages écrits… A l’instar de la vie dans le squat, la création de ce webdocumentaire a été une aventure collective au long cours, réalisée en partie grâce à des dons collectés sur la plateforme KissKissBankBank – avec, pour les plus gros donateurs, la chance de recevoir une œuvre de l’un des artistes du squat.

La vie de château

Elodie Raitière et Hélaï Hosseini – CornerProd – A voir sur http://goo.gl/NKDIjf

Culture

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