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D3S : comment restaurer l’attractivité des postes ?

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« Notre profession est en danger », clame le Syndicat des cadres de direction des établissements sanitaires et sociaux publics et privés (Syncass)-CFDT – premier syndicat des corps de direction de la fonction publique –, au lendemain du dernier comité de sélection des directeurs d’établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux publics – dits D3S. Sur les 96 postes publiés, 23 restent sans candidat dé­claré et 26 n’en ont qu’un. « Au total, un quart des postes ne seront pas pourvus. C’est très inquiétant ! », s’alarme Camille Simoneau, permanent national au Syncass-CFDT. Faute de candidats, un poste sur cinq restera en intérim ou sera attribué par défaut à un contractuel, regrette le syndicat. « On observe ce phénomène depuis quatre ans, chaque année, 20 à 30 postes de directeurs d’établissements médico-sociaux et sociaux restent vacants », déplore Camille Simoneau.

Besoin de revalorisation

Selon le syndicat, cette désaffection des D3S est liée au manque d’attractivité des postes et en particulier à l’absence de revalorisation. Selon lui, il existe un écart de 25 % entre le revenu d’un directeur d’hôpital et celui d’un D3S. « Il est donc plus intéressant pour un D3S de postuler sur un poste de directeur adjoint dans un hôpital – ce que permet la loi de 2009 sur la mobilité dans la fonction publique – que de prendre la tête d’un établissement médico-social », ajoute-t-il. Le Syncass-CFDT réclame donc une revalorisation du statut des D3S et milite pour la fusion des deux corps de direction (directeur d’hôpital [DH] et D3S). La fusion des corps est également réclamée par le collec­tif de directeurs UFMICT (Union fédérale des médecins, ingénieurs, cadres, techniciens)-CGT. Son responsable, Jean-Luc Gibelin, rappelle que trois ans après le protocole du 29 juillet 2011 relatif aux trois corps de direction de la fonction publique hospitalière qui prévoyait de réduire les différences de salaires entre les DH et les D3S (1), « l’écart s’est agran­di. Les DH ont bénéficié d’une revalorisation mais pas les D3S, qui sont les grands perdants de cet accord ». De son côté, CH (Cadres hospitaliers)-FO, sans être opposé à la fusion des statuts, considère que le plus urgent est de combler le différentiel de rémunération entre les deux corps.

Opposé à la fusion, le SMPS (Syndicat des managers publics de santé) plaide pour la revalorisation du régime indemnitaire des D3S. « Nous ne voulons pas de la fusion des deux corps car ils ne correspondent pas aux mêmes métiers. Un directeur d’hôpital gère un établissement dans lequel les patients sont de passage alors qu’un directeur d’établissement médico-social accueille des résidents qui vivent dans l’établissement parfois plusieurs dizaines d’années », explique Christine Khani, déléguée générale du SMPS. Pour rendre plus attractifs les postes de D3S, elle propose une piste : « Les petites structures n’attirent plus et les D3S aspirent à diriger des établissements plus gros, plus dynamiques, dans lesquels les investissements sont possibles. Nous prônons le regroupement des établissements, ce qui rendra le travail du directeur plus intéressant. »

Par ailleurs, CH-FO s’interroge sur l’avenir des métiers de direction de la fonction publique hospitalière dans la recomposition du nouveau paysage sanitaire et médico-social, annoncée dans le cadre de la future stratégie nationale de santé. La crainte est de voir se créer « des services publics territoriaux de santé, dirigés par de très hauts fonctionnaires, qui ne viennent pas du secteur sanitaire ou médico-social, et seraient déconnectés des réalités locales. Ce serait une dépossession du travail de terrain réalisé par les D3S et les DH », s’inquiète Gilles Calvet, délégué national de CH-FO.

Notes

(1) Voir ASH n° 2724 du 16-09-11, p. 6.

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