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Médecins du monde appelle les Etats membres à protéger leurs systèmes de santé

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A l’approche des élections européennes du 25 mai, l’association humanitaire Médecins du monde met en lumière, dans le rapport de son observatoire européen de l’accès aux soins, les effets de la crise sur l’accès aux soins des plus pauvres (1). Le document analyse des données collectées dans 25 villes de huit pays européens – Belgique, Suisse, Allemagne, Grèce, Espagne, Pays-Bas, France, Royaume-Uni – dans lesquels elle mène des actions. Au total, plus de 16 800 personnes ont été reçues par l’organisation pour des consultations médicales ou des diagnostics. 95 % d’entre elles étaient étrangères, pour 56 % sans autorisation de séjour et parfois concernées par une demande d’asile (38 %). 76 % des personnes reçues ont rapporté avoir vécu au moins une expérience de violence. 63 % présentent un état de santé dégradé et 30 % ont au moins un problème de santé qui nécessite un traitement.

Médecins du monde s’alarme en particulier de la situation de femmes enceintes, qui représentent plus de 6 % des personnes reçues (285 femmes, principalement en Belgique, Allemagne, France). Plus de 40 % d’entre elles reçoivent des soins trop tardivement, c’est-à-dire après leur douzième semaine de grossesse. Quand elles se présentent en consultation médicale pour la première fois, 70 % nécessitent des soins urgents ou assez urgents. Près de 90 % d’entre elles vivent en dessous du niveau de pauvreté et un tiers dans des conditions qu’elles considèrent néfastes pour leur santé. Près de 5 % sont sans domicile fixe et plus de la moitié habitent dans un « logement instable ». La plupart sont de nationalité étrangère, 7,5 % d’entre elles sollicitent l’asile et 34 % ont à un moment ou à un autre été concernées par cette procédure. Près d’une femme enceinte sur deux limite ses déplacements de peur d’être arrêtée, « ce qui représente une barrière supplémentaire non négligeable dans l’accès au suivi de grossesse ». Quelle que soit leur situation administrative, 83,5 % ne disposent d’aucune couverture maladie, ce qui signifie qu’elles doivent payer leurs soins dans la plupart des pays (sauf en France ou en Espagne). La situation des mineurs (plus de 10 % des patients) est également préoccupante. Seul un jeune sur deux est vacciné contre le tétanos, l’hépatite B, la rougeole ou la coqueluche. Face à ces chiffres alarmants, l’association insiste sur la nécessité « d’un accès inconditionnel au suivi prénatal des femmes enceintes et aux vaccinations essentielles des enfants qui aujourd’hui ne sont pas toujours assurés ».

Plus globalement, les groupes déjà fragilisés avant la crise – migrants sans papiers, demandeurs d’asile, usagers de drogues, travailleurs du sexe, ressortissants européens sans abri – connaissent une réduction, voire une privation des filets de sécurité et des réseaux sociaux qui leur assuraient une assistance de base, déplore l’association. Médecins du monde exhorte la Commission européenne et le Parlement européen à encourager les Etats membres à protéger et à consolider les systèmes de santé et les mécanismes de protection sociale.

Notes

(1) Disponible sur www.medecinsdumonde.org.

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