Dans son 18e rapport annuel (1), rendu public le 13 mai, l’association SOS Homophobie fait état d’une « hausse sans précédent (+ 78 %) » des témoignages de comportements homophobes reçus par ses services en 2013, pour atteindre le niveau record de 3 517 cas.
Correspondant à quelque 3 360 situations, les victimes étant parfois amenées à contacter plusieurs fois l’association, ce constat corrobore la tendance déjà mise en évidence un an plus tôt, dans le contexte des débats qui ont précédé le vote de la loi ouvrant le mariage aux couples de même sexe. Pour autant, cette recrudescence inédite ne s’explique pas uniquement par une augmentation des actes et des propos discriminatoires envers les personnes lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT). Elle est aussi due à « une libération de la parole des victimes », souligne SOS Homophobie, qui indique bénéficier d’« une meilleure visibilité ».
Par ailleurs, le nombre de témoignages liés à Internet a connu, en 2013, une hausse « spectaculaire » avec plus d’un signalement sur deux. A contrario, le nombre de témoignages dans le monde du travail enregistre un recul (– 19 %), pour atteindre 5 % des cas signalés. En revanche, il continue de croître dans le milieu scolaire (+ 25 %), le nombre d’adolescents à avoir contacté SOS Homophobie en 2013 ayant bondi de 80 %.
Et si les insultes restent la manifestation la plus fréquente (39 %), devant le rejet et l’ignorance (37 %), les menaces et le chantage (22 %), les agressions physiques (6 %) ont fortement augmenté l’an dernier (+ 54 %). Commises le plus souvent dans des lieux publics (47 %), elles peuvent aussi être le fait de proches, famille (13 %) ou voisins (9 %).
Quant au profil des victimes, il varie peu : il s’agit toujours principalement d’hommes jeunes (25-50 ans), résidant majoritairement hors de l’Ile-de-France (qui concentre 24 % des cas, contre 44 % dans les autres régions).
(1) Disponible sur