En France, 146 personnes sont décédées en 2013 (contre 174 l’année précédente), victimes de leur partenaire ou ex-partenaire de vie : 121 femmes (contre 147 en 2012) et 25 hommes (au lieu de 26) – dont un, pour la première fois, dans le cadre d’un couple homosexuel. Sur les 24 femmes auteures d’homicides, 9 étaient elles-mêmes victimes de violences de la part de leur partenaire. C’est ce qui ressort d’une étude de la délégation aux victimes du ministère de l’Intérieur récemment rendue publique.
Les homicides au sein du couple ont été principalement motivés par le refus de séparation – en cours ou passée – pour les hommes et la dispute pour les femmes. Au total, en 2013, 74 personnes (contre 78 l’année précédente) avaient subi antérieurement au moins une forme de violence. La délégation signale en outre que, dans 19 cas, le passage à l’acte a résulté d’un contexte lié à l’âge ou à la maladie de la victime, de l’auteur ou des deux (Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques…). En la matière, relève-t-elle, « bien que le terme ne soit pas pris en compte juridiquement par le code pénal, deux faits peuvent être considérés comme des “euthanasies” dans le cadre de la présente étude, la victime ayant manifesté la volonté qu’il soit mis fin à ses jours ». Les auteurs et les victimes étaient majoritairement inactifs, c’est-à-dire soit à la retraite (28,77 % des auteurs et 21,92 % des victimes), soit sans emploi (36,99 % des auteurs et 41,10 % des victimes). En 2013, les auteurs les plus impliqués étaient les 41-50 ans (23,29 %), suivis par les 51-60 ans (21,23 %) et les 31-40 ans (19,86 %).
La délégation aux victimes relève par ailleurs que, en 2013, 13 enfants mineurs ont été tués par leur père en même temps que leur mère (contre 9 en 2012) et 23 autres ont été témoins des scènes de violences intrafamiliales. En outre, souligne l’étude, dans 12 affaires d’homicide, 20 enfants ont été tués en raison de séparation difficile ou de conflits de couple (tandis que l’autre parent n’est pas victime).
En 2013, les départements les plus touchés ont été les Alpes-Maritimes et la Seine-et-Marne (7 cas chacun), la Gironde, le Nord, le Pas-de-Calais et le Rhône (5 cas chacun). La région Ile-de-France, elle, a comptabilisé 18 victimes (contre 25 en 2012), dont 10 pour Paris et la petite couronne. S’agissant des départements d’outre-mer, ce sont la Guadeloupe (2 cas) et la Réunion (2 cas) qui ont été les plus concernées par les violences intrafamiliales. Rappelons que le ministère des Droits des femmes vient de lancer un appel à projet pour prévenir les stéréotypes sexistes et les violences faites aux femmes dans ces territoires (1).
(1) Voir ASH n° 2859 du 9-05-14, p. 6.