Recevoir la newsletter

« Coupables » d’une adoption

Article réservé aux abonnés

Septembre 2010, les douze années difficiles passées aux côtés de Nathanaël prennent fin. Tragiquement : l’adolescent est retrouvé mort dans sa chambre, le corps gisant sous son matelas. « Nous aurons été impuissants à lui donner le goût de la vie », écrivent ses parents adoptifs. Gérard et Catherine Sauzet ont pris la plume pour faire le deuil de ce fils pour qui ils se sont tant battus, mais aussi pour aider « à la réflexion de ceux qui ont l’immense prétention de vouloir soigner leurs semblables ». Ils savent de quoi ils parlent, puisque lui est éducateur spécialisé et elle, psychologue. Surtout, leur chemin n’a eu de cesse de croiser celui de services sociaux et psychiatriques incapables de prendre en charge la souffrance de leur fils, et dont les manquements ont contribué à son suicide.

Déjà parents de deux enfants biologiques, le couple Sauzet avait décidé d’adopter afin de « vivre une autre aventure de parentalité ». Après des expériences scandaleuses – de ce « marché à l’enfant », en Roumanie, à cette association qui propose des orphelins à l’essai –, leur projet aboutit. Avec Sophie, d’abord, et Nathanaël, ensuite, tous deux originaires de La Réunion. Gérard et Catherine Sauzet ont mis un point d’honneur à être transparents avec leurs enfants adoptifs sur leur histoire, afin de les aider à se construire. Sauf que l’histoire de Nathanaël est fausse. Lui le sait, pas eux. Ils dénoncent aujourd’hui un « piège tendu volontairement par les services du conseil général » de La Réunion pour que l’enfant puisse être adopté. « Comment aurait-il pu s’accepter puisque, pour être notre enfant, on nous avait menti sur qui il était ? »

Persuadé que personne n’est capable de l’aimer, Nathanaël se transforme en petit démon, terrorise sa mère, fugue, fait des tentatives de suicide. Ses parents cherchent de l’aide auprès de professionnels qui ne saisissent pas l’ampleur du problème : « Nous avons alerté, nous avons crié sa souffrance ; en réponse, on nous a culpabilisés. » Une culpabilité avec laquelle ils essaient de composer, seuls, maintenant que leur enfant est parti.

Un matin de septembre, Nathanaël nous a quittés

Gérard et Catherine Sauzet – Ed.Publibook – 22,95 €

Culture

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur