Recevoir la newsletter

Chiens d’aveugles interdits des lieux publics : une enquête chiffre les abus

Article réservé aux abonnés

Le 1er mai, Jovanni Hagneré, malvoyant, et son chien guide ont été refoulés du casino de Calais au prétexte que « l’animal risquait de faire peur aux clients ». Or la loi autorise depuis 1987 l’accès des chiens guides et de leurs maîtres à tous les lieux ouverts au public (1), et sans surfacturation. Tout manquement est passible d’une amende de 150 à 450 €, rappellent la Fédération française des associations de chiens guides d’aveugles (FFAC), l’Association nationale des maîtres de chiens guides d’aveugles (ANMCGA), ainsi que les écoles de chiens guides d’aveugles. Parce que trop de maîtres de chiens guides essuient encore des refus – et que certains doivent même justifier la présence de l’animal à leur côté, voire apporter la preuve de leur déficience visuelle –, elles ont mené, pour la seconde fois, une « Enquête accessibilité ». Celle-ci a été dévoilée lors d’une table ronde organisée au Sénat le 30 avril à l’occasion de la Journée mondiale des mobilités et de l’accessibilité et de la journée interna­tionale du chien guide (2). Plus de 70 malvoyants se sont rendus avec leur chien dans 690 lieux dans toute la France – piscines, salles de sport, hôpitaux et cliniques, parcs de loisirs, parcs animaliers… – pour démontrer ces discriminations. Les enquêteurs jugent les résultats « alarmants », puisque l’accès leur a été catégoriquement interdit dans plus d’un lieu sur quatre (26,4 %), avec des taux de refus particulièrement élevés pour les piscines (47,4 %) et les salles de sport (45,8 %). 11 % des médecins et près de 20 % des hôpitaux n’autorisent pas non plus la présence de l’animal.

En 2013, une première étude avait été menée. Elle consistait à suivre un maître et son chien dans sa journée type avec la visite de plusieurs commerces, des services publics, l’utilisation d’un transport. Elle avait révélé que 15 % des lieux testés posaient des difficultés d’accès, notamment les maisons d’hôtes, les taxis et les hôtels. Recontactés en 2014, 80 % de ces lieux ont régularisé leur situation et offrent un meilleur accueil aux chiens guides et à leurs maîtres. Cette progression démontre « l’intérêt d’une sensibilisation et de la pédagogie pour faire avancer les choses », insistent les organisations, qui ont mené, parallèlement à l’enquête 2014, une « campagne » téléphonique auprès de 820 lieux ouverts au public pour rappeler la loi ou simplement faire « appel au bon sens de chacun ». Elles rappellent, en effet, que « le chien guide est calme, propre et obéissant, il est formé pour avoir un comportement exemplaire dans les lieux publics ». Elles ont demandé aux élus présents lors de la table ronde que la loi soit mieux appliquée et que, plus pratiquement, le chien bénéficie d’un local où il peut rester « en sécurité et sous la vigilance d’une personne » dans tous les lieux accueillant du public. Elles se sont réjouies, par ailleurs, de la mise en place d’un certificat national d’identification (3) qui reconnaît officiellement le statut de chien guide en formation, en précisant que celui-ci dispose des mêmes droits de libre circulation dans les lieux ouverts au public qu’un chien guide en activité.

Notes

(1) Loi du 30 juillet 1987, modifiée par la loi du 11 février 2005.

(2) Résultats complets sur www.partoutavecmonchienguide.fr.

(3) Voir ASH n° 2853 du 28-03-14, p. 42.

Côté terrain

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur