Un appel à projets doté de un million d’euros a été lancé, le 5 mai, par le gouvernement pour « prévenir les stéréotypes sexistes et les violences faites aux femmes » dans les cinq départements d’outre-mer (DOM) – Guadeloupe, Guyane, Martinique, Mayotte et La Réunion – et les territoires de Saint-Martin, Saint-Barthélemy, Saint-Pierre-et-Miquelon, la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie et Wallis et Futuna.
Financé par le Fonds d’expérimentation pour la jeunesse dans le cadre du quatrième plan interministériel de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes pour 2014-2016 (1), cet appel à projets initié par la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, et son homologue des Outre-mer, George Pau-Langevin, vise à lutter contre les violences envers les femmes dans les outre-mer – où elles « sont particulièrement prégnantes » – par « la mise en œuvre d’actions innovantes de lutte contre les stéréotypes sexistes ». Sont éligibles les organismes habilités à percevoir des financements publics, tels que des associations, des établissements scolaires et des missions locales, indique le cahier des charges de l’appel à projets. La date limite de dépôt des projets est fixée au 6 juillet 2014 (2). La sélection des dossiers aura lieu en septembre et le démarrage des projets – qui doivent durer deux ans au maximum – en octobre.
Parallèlement, « pour lutter plus efficacement contre ces violences », Najat Vallaud-Belkacem lancera cette année, dans les départements et territoires d’outre-mer, « les travaux préparatoires à la mise en place de l’enquête Virage », qui porte sur les violences subies et les rapports de genre. Près de 15 ans après la fameuse « Enquête nationale sur les violences envers les femmes » réalisée par l’INSEE, l’enquête Virage est destinée à « actualiser et approfondir la connaissance statistique des violences faites aux femmes et se propose d’étendre son champ d’investigation à la population masculine », selon l’Institut national d’études démographiques (INED), chargé de sa mise en œuvre. L’INED précise que cette enquête quantitative de grande envergure concernera 35 000 personnes (17 500 femmes et 17 500 hommes) âgées de 20 à 69 ans. L’opération de collecte des données est prévue pour 2015 en métropole et ultérieurement dans les DOM.
A La Réunion, des moyens d’étude sont prévus pour enrichir les données recueillies en 2011 dans le cadre de l’enquête annuelle de victimation « cadre de vie et sécurité » menée par l’INSEE et compléter l’état des lieux des violences, indique par ailleurs le communiqué des deux ministères. Cette enquête annuelle de victimation, qui interroge les femmes et les hommes sur les violences depuis 2007, sera en outre « étendue dès 2014 à la Guyane puis en 2015 en Martinique et en Guadeloupe ».
Autant d’informations qui seront « utiles à l’Observatoire national des violences créé au sein du ministère des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, mais aussi aux acteurs locaux, pouvoirs publics ou associations, afin de renforcer la coordination de leurs actions au service des victimes », conclut le communiqué. Avec l’appel à projets, il s’agit de « mettre en place des actions nouvelles de lutte contre la formation des inégalités et d’agir sur les pratiques des professionnels et sur les représentations des jeunes pour mieux prévenir les violences faites aux femmes ».
(1) Voir ASH n° 2835 du 29-11-13, p. 5.
(2) Le cahier des charges de l’appel à projets et le dossier de candidature sont disponibles sur