Quelque 15,5 millions de personnes percevaient, fin 2012, une pension de retraite d’un montant moyen de 1 288 € en France ou à l’étranger. C’est ce qui ressort de l’édition 2014 de l’ouvrage Les retraités et les retraites, publié par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) (1), et qui dresse un large panorama statistique de l’évolution du niveau des pensions, des dépenses liées au risque vieillesse ou encore des effectifs des allocataires du minimum vieillesse. « Cette édition 2014 met notamment en perspective les changements concernant le report de l’âge légal pour l’ouverture des droits à la retraite, l’assouplissement des départs anticipés pour carrière longue, la fermeture progressive du dispositif de départs anticipés pour les parents fonctionnaires de trois enfants ou plus, ou encore la modification des règles d’éligibilité au minimum contributif », explique la DREES.
Le nombre de retraités a continué d’augmenter mais à un rythme qui s’est ralenti en 2012, année de référence de la publication. « Alors qu’entre 2006 et 2010, on observait chaque année 360 000 retraités supplémentaires, ils sont 225 000 en 2012, après 210 000 en 2011 », indique la DREES. « Ce ralentissement s’explique principalement par la réforme de 2010 » qui a repoussé l’âge légal de départ à partir de juillet 2011. L’assouplissement des conditions de départ anticipé pour carrière longue à partir du 1er novembre 2012 a, quant à lui, influencé à la hausse le flux des nouveaux retraités par rapport à 2011.
Quant au montant moyen des pensions, il a augmenté, comme chaque année jusque-là, pour atteindre 1 288 € par mois en 2012, soit 2,6 % de plus qu’en 2011. Une hausse qui « provient de la revalorisation légale des pensions », indexée sur l’inflation, mais surtout « de l’effet de noria, c’est-à-dire du remplacement des retraités les plus âgés, décédés au cours de l’année, par de nouveaux retraités disposant en général de carrières salariales plus favorables », explique l’ouvrage.
Ce phénomène est « particulièrement important pour les femmes », précise la DREES, en raison de différences entre générations « plus marquées du fait d’une hausse de leur taux d’activité au cours des 50 dernières années, d’une élévation de leur niveau de qualification et d’un rapprochement progressif de leurs rémunérations de celles des hommes ». Pour autant, l’écart de niveau entre les retraites des hommes et celles des femmes reste très marqué et a même augmenté en 2012, après plusieurs années de réduction : les hommes perçoivent ainsi en moyenne 1654 € par mois, contre 951 € pour les femmes.
(1) Disponible sur