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Plusieurs profils de formateurs

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Non pas la fin, mais l’évolution de la polyvalence du formateur permanent… Du côté des centres de formation, on nuance la thèse de Christophe Verron.

Dans ses « orientations 2011-2013 pour les formations sociales », le ministère avait annoncé l’élaboration d’un référentiel professionnel du formateur en établissement de formation de travailleurs sociaux. Rien n’est pour l’instant démarré, indique Jean-Michel Godet, membre du conseil d’administration de l’Unaforis et directeur général de l’IRTS de Basse-Normandie, mais certains centres ont déjà commencé avec leurs équipes à construire leurs propres référentiels. Des documents indispensables, selon lui, pour identifier ce qui relève ou non du métier de formateur.

Car les pratiques sont très diverses en fonction des stratégies des établissements, mais aussi de leurs moyens (très variables) en formateurs permanents. « Dans mon institut, leur nombre est suffisant pour assurer le face-à-face pédagogique et l’accompagnement des étudiants de façon satisfaisante, explique Jean-Michel Godet. Mais quand on est obligé de solliciter de nombreux intervenants extérieurs, les formateurs permanents vont être davantage dans la coordination. »

0Assiste-t-on à la fin de la polyvalence du formateur permanent ? Manuel Pélissié, directeur général de l’IREIS Rhône-Alpes (1) et président de l’Aifris (2) n’y croit pas. La polyvalence permet notamment de « garantir l’employabilité des formateurs qui feront probablement à l’avenir plusieurs métiers chez plusieurs employeurs ». Mais la polyvalence historique – être à la fois formateur, accompagnant, organisateur de formation – évolue, selon lui, vers « une coexistence d’activités » : le formateur devra pouvoir intervenir en formation initiale et continue, sur la recherche… « Ce qui nécessite une forte innovation de l’organisation pédagogique dans les dix prochaines années. »

La polyvalence n’empêche pas des phénomènes de spécialisation en fonction des choix organisationnels et pédagogiques. Et, si la création des Hepass devrait amener une homogénéisation, pas question de créer un standard de formateur, comme par le passé, défendent les deux responsables. Jean-Michel Godet préfère d’ailleurs parler « de référentiel des métiers de formateur : on peut imaginer le formateur-enseignant, le formateur-chercheur, le formateur-accompagnateur ». Plusieurs profils donc, mais en veillant « à placer au centre les compétences pédagogiques afin d’éviter une hiérarchisation où la recherche apparaîtrait au niveau le plus élevé ».

Avec les Hepass, exigera-t-on de tous les formateurs qu’ils aient le doctorat ? Non, répond Jean-Michel Godet, mais comme les établissements seront soumis à la réglementation de l’enseignement supérieur, les exigences de qualification seront tirées vers le haut. Déjà, dans son institut, les cadres pédagogiques ont au minimum une qualification de niveau I.Quant à la recherche, il est essentiel, pour les deux responsables, de ne pas la cantonner aux enseignants-chercheurs ! Les formateurs et les étudiants y contribueront. « C’est tout le sens de la recherche intégrée », insiste Manuel Pélissié.

Faut-il une formation de formateur en travail social ? Si Jean-Michel Godet ne le pense pas au motif que beaucoup d’offres de formation existent déjà, Manuel Pelissié y est favorable « au vu de l’ampleur des changements ». Manuel Boucher, président de l’Acofis (3), juge même indispensable de développer une formation à la pédagogie des formateurs, qu’ils soient issus du terrain – « et seront toujours indispensables » – ou de l’université, pour créer une identité commune et leur assurer une reconnaissance dans l’espace des formations supérieures. « Pourquoi ne pas se saisir du DEIS [diplôme d’Etat d’ingénierie sociale] pour créer ensemble une option “formation en travail social” ? », propose-t-il.

A l’Unaforis, on assure en tout cas que le sujet des formateurs est central, mais « très compliqué à aborder ».

Notes

(1) Institut régional et européen des métiers de l’intervention sociale.

(2) Association internationale pour la formation, la recherche et l’intervention sociale (qui regroupe des formateurs, des chercheurs et des professionnels de l’intervention sociale).

(3) Association des chercheurs des organismes de la formation et de l’intervention sociales.

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