Las de simples « retouches » et « adjonctions » auxquelles la France se limite pour améliorer sa stratégie dans le domaine de la santé, le Collectif interassociatif sur la santé (CISS) prône une véritable « rupture » dans le cadre du futur projet de loi de santé publique, dont la présentation est toujours prévue pour 2014. « Centré sur le curatif, notre système doit devenir plus préventif, comme dans de nombreux pays occidentaux », clame le collectif dans un document où il énumère « 30 propositions pour améliorer la santé de tous ». L’accent est mis sur trois leviers « pour une révolution de la santé publique » : la promotion de la santé au cœur des politiques publiques, l’innovation dans l’accès aux soins et la démocratie en santé.
Concrètement, le CISS juge « essentiel » d’opérer une révision générale des tarifs des actes de soins « pour qu’ils soient payés et remboursés à leur juste prix » et propose qu’il soit mis fin aux franchises médicales et à la participation forfaitaire de 1 €, qui « ont des effets désastreux sur l’accès aux soins ». Il suggère également de remplacer l’aide à la complémentaire santé (ACS), « trop peu connue et insuffisante au regard du taux d’effort requis pour acheter une complémentaire santé », par une couverture maladie universelle complémentaire dite « contributive ». Il conviendrait également, selon le collectif, de « supprimer l’aide médicale d’Etat » et de « permettre l’accès de toute personne à la couverture maladie universelle et à lacouverture maladie universelle complémentaire ». Enfin, un meilleur accès aux soins passe aussi par « une généralisation du tiers-payant ».
Prenant les devants de ceux qui jugeraient ces mesures « terriblement coûteuses », le CISS se défend : « leur montant reste raisonnable au regard des dépenses plus importantes encore générées par les états de santé mal pris en charge et dont les traitements ont été repoussés trop tardivement ».