Nouvelle alerte de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) : « Dans plusieurs villes de France, dont Lyon, Grenoble, Lille, Bordeaux, Toulouse et Marseille, ce sont plusieurs centaines de personnes qui sont remises à la rue ces jours-ci après la fermeture des structures d’urgence qui les ont hébergées pendant les mois d’hiver. » Ces ruptures d’hébergement, en contradiction avec les engagements de l’ancienne ministre du Logement, Cécile Duflot, ont pour effet d’allonger la liste des appelants au 115 – dont, en moyenne, la moitié sont restés sans solution cet hiver – et « entraînent la création de squats temporaires et de campements dangereux et indignes ».
Le recensement de la FNARS est inquiétant : plus de 300 personnes remises à la rue à Lyon depuis la fin mars, 230 fermetures de places temporaires à Bordeaux, plus de 300 personnes menacées de se retrouver sans solution à Toulouse après la fermeture, prévue en mai, de places d’hébergement pour les familles et de places d’hôtel… Ces situations « touchent tous les publics, y compris des personnes ayant de graves problèmes de santé et que cette situation met en danger », s’alarme l’association. Si l’état des lieux de ces fermetures, qui devraient s’échelonner jusqu’en juin, n’est pas exhaustif, « dans les territoires que nous citons, il n’y a eu aucun changement entre les sorties des plans hivernaux de l’an dernier et celles de cette année. Les décisions sont parfois même plus brutales », constate Florent Gueguen, directeur général de la FNARS. Selon lui, certains services du 115 « menacent d’exercer leur droit de retrait ».
Dans ce contexte très critique, la FNARS demande plusieurs mesures d’urgence : un moratoire immédiat sur les fermetures lorsque aucune solution n’est retrouvée pour les personnes, la mobilisation par les préfets du parc privé et social disponible et l’adoption d’une loi de programmation de logements très sociaux et de places d’hébergement pérennes sur les territoires les plus tendus. Lors d’une rencontre, le 16 avril, avec la nouvelle ministre du Logement, Sylvia Pinel, le « Collectif des associations unies pour une nouvelle politique du logement » a pointé les manquements dans l’application des instructions ministérielles sur la continuité de l’hébergement et l’accès au logement. Et réclamé un chiffrage précis des places pérennisées en 2014. Il prévoit de se mobiliser en juin, à l’occasion de l’examen du collectif budgétaire.