Le 28 avril, à la veille du débat parlementaire sur le programme de stabilité, le président de la République et plusieurs membres du gouvernement ont détaillé leurs priorités pour l’emploi aux acteurs territoriaux de l’Etat. L’occasion pour le nouveau ministre du Travail, François Rebsamen, de présenter les objectifs de son ministère.
En matière de prescription de contrats aidés, notamment, « pas question de désarmer tant que le chômage sera à un niveau élevé », a fait savoir le ministre. Dans le secteur non marchand, plus de 15 000 contrats d’accompagnement dans l’emploi manquent par rapport à la cible, estime-t-il. Un retard qu’il demande à ses services de rattraper. « L’utilisation des contrats initiative emploi (marchand) est en revanche en avance – a-t-il fait savoir –, nous allons les renforcer et nous les ciblerons vers les seniors et les chômeurs de très longue durée. » A propos des emplois d’avenir, il estime que le dispositif est un « réel succès » et qu’il faut poursuivre leur déploiement. Objectif : 40 000 emplois d’avenir hors renouvellement pour le premier semestre 2014. En outre, l’objectif de 25 % de recrutement de jeunes en emplois d’avenir dans les zones urbaines sensibles « est atteignable », a-t-il estimé : « les prescriptions de mars s’établissent à 18 % ». Aussi François Rebsamen a-t-il demandé que les jeunes soient positionnés « de façon privilégiée sur les offres de proximité » et annoncé que ses services allaient travailler main dans la main avec ceux de Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, pour valoriser les initiatives permettant de casser les discriminations liées au patronyme et au lieu de résidence. « Je pense, par exemple, à l’action de Pôle emploi en PACA autour des “clubs jeunes” pour accompagner dans l’emploi ces jeunes issus de quartiers sensibles », a précisé François Rebsamen.
Autres dossiers à venir, dans les prochaines semaines ou les prochains mois, la relance de l’alternance pour atteindre l’objectif présidentiel de 500 000 alternants d’ici à 2017, ou encore la mise en place du service public régional de l’orientation (actuellement expérimenté dans huit régions) et du conseil en évolution professionnelle, tous deux créés par la loi du 5 mars dernier relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale (1), pour une entrée en vigueur le 1er janvier 2015. Quant au « pacte de responsabilité et de solidarité », François Rebsamen réunira les partenaires sociaux et les régions le 5 mai pour préciser la méthode des négociations dans les branches pour sa mise en œuvre (2).
Pour lutter contre le chômage, notamment celui des « seniors » (50 ans et plus), François Hollande a également annoncé des aménagements de dispositifs existants, dont l’ouverture de l’apprentissage, jusqu’ici réservé aux jeunes de 16 à 25 ans, à toutes les personnes inscrites en tant que demandeurs d’emploi sur les listes de Pôle emploi depuis plus de un an, avec une rémunération « maintenue au niveau de l’indemnisation telle qu’elle est prévue ». « L’idée – issue du rapport « Mestrallet » (voir ci-dessous ) –, c’est que nous puissions ouvrir la porte des entreprises à ces chômeurs de longue durée », a déclaré le chef de l’Etat. Il a aussi proposé, pour favoriser le retour à l’emploi des « seniors », d’améliorer le dispositif du contrat de génération.
(1) Voir en dernier lieu ASH n° 2850 du 7-03-14, p. 38.
(2) Voir ASH n° 2851 du 14-03-14, p. 13.