La France s’en sort mieux que ses voisins européens en termes de pauvreté et d’exclusion sociale. Tel est l’un des constats de l’INSEE dans son ouvrage La France dans l’Union européenne (1) qui présente un état des lieux statistique de la société et de l’économie françaises en regard des 27 autres Etats membres. En 2011, le taux de pauvreté s’élevait en France à 14 % (2) – ce qui représente 8,6 millions de personnes –, soit 3 points en dessous de la moyenne européenne (17 %). Le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale (3) concernait 11,8 millions de Français en 2012 (19,1 %), soit un sur cinq, contre une personne sur quatre en Europe. Cette position plus favorable « tient au fait que notre pays fait partie des plus avancés en termes de niveau de développement économique » et est également liée « à l’importance relative des transferts sociaux », expliquent les auteurs. Les dépenses de protection sociale (allocations familiales, logement, minima sociaux et indemnités chômage) ont ainsi permis de réduire le taux de pauvreté de 41 % en 2011, contre une moyenne européenne de 35 %.
Si les transferts sociaux ont joué un rôle de stabilisateur au début de la crise économique, leur impact bénéfique s’est légèrement amoindri en 2010 et 2011, « notamment du fait de la baisse du niveau de vie des chômeurs » sur cette période, nuancent les auteurs. Autre constat : depuis le début de la crise, les inégalités de niveau de vie se sont légèrement accrues en France, plus que dans les autres pays de l’Union européenne. Le coefficient de Gini, qui mesure le degré d’inégalité dans la distribution des revenus, a en effet augmenté de 0,7 point, alors qu’il a reculé de 0,3 pour l’ensemble de l’Union.
(1) Collection INSEE Références – Disponible sur
(2) Selon la convention adoptée en Europe, le seuil de pauvreté est fixé dans chaque pays à 60 % du niveau de vie médian de ce pays. Le taux de pauvreté est la proportion de personnes vivant sous le seuil de pauvreté.
(3) La statistique européenne considère qu’une personne est en situation de risque de pauvreté ou d’exclusion sociale si elle appartient à un ménage confronté à au moins l’une des trois situations suivantes : un niveau de vie inférieur au seuil de pauvreté monétaire, quatre privations ou plus dans un ensemble de neuf biens essentiels, faible durée d’emploi.