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L’ONFV tire la sonnette d’alarme

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Dans son dernier rapport, l’Observatoire national de la fin de vie (ONFV) pointe du doigt le manque de formation des aides à domicile face à la fin de vie de personnes âgées.

Rendu public en janvier dernier, le rapport 2013 de l’ONFV (1) dresse, parmi d’autres sujets, un tableau sombre de la situation professionnelle des aides à domicile confrontées à la fin de vie des personnes âgées. L’état des lieux s’appuie sur deux documents : d’une part, l’enquête « Intervenants à domicile » réalisée par la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) en 2008 et, d’autre part, une étude qualitative menée par ses soins entre février et avril 2013 à partir d’entretiens réalisés auprès de seize professionnelles de l’aide à domicile et de cinq responsables de service exerçant dans huit structures du Val-de-Marne, de l’Essonne et du Doubs.

PIVOTS DE L’ACCOMPAGNEMENT

Le diagnostic part d’un constat : les aides à domicile sont « devenues un élément clé de l’accompagnement des personnes âgées ». La DREES évalue en effet à 90 % la proportion de personnes âgées qui bénéficient de l’intervention d’une aide à domicile. Or, comme le note l’observatoire, « si ces intervenantes sont préparées à faire face à des situations de grande dépendance, l’accompagnement de la fin de vie représente pour elles un tout autre défi » : de fait, alors que le « premier glissement vers la dépendance est bien identifié et fait explicitement partie de leur champ de compétence (et de leur programme de formation), le second glissement, celui vers la fin de vie, n’est jamais identifié en tant que tel dans leur cahier des charges ni dans leur cursus de formation. » Tout se passe comme si cette circonstance était « exceptionnelle », ce qui est loin d’être le cas : selon la DREES, près d’une aide à domicile sur deux serait concernée.

Dans ce contexte, l’ONFV s’inquiète de ce que « seul un petit nombre d’aides à domicile a reçu une formation aux soins palliatifs », ce qui implique qu’elles sont « souvent réduites à faire appel à leurs qualités naturelles ou à l’improvisation ». En outre, elles « ne disposent pas vraiment du soutien de leurs employeurs qui ignorent trop souvent les situations de fin de vie », leur priorité étant « de gérer le quotidien et de parer aux demandes pressantes de leurs clients ». L’étude qualitative montre ainsi que seule une structure sur les huit interrogées a mis en place un dispositif « permettant de faire intervenir une seconde aide à domicile pour assurer la fin de la tournée lorsqu’un décès est survenu ».

« UNE PRIORITÉ NATIONALE »

Fort de ces observations, en conclusion de son rapport, l’ONFV rappelle « combien la formation initiale et continue ainsi que le soutien de ces professionnels par des équipes d’appui sont des enjeux majeurs, tout comme le travail en réseau avec les équipes d’HAD [hospitalisation à domicile] et les réseaux de soins palliatifs ». Pourtant, selon l’observatoire, « tous ces soutiens nécessaires font actuellement défaut : les professionnels les plus exposés… sont les moins formés et les moins aidés ». Donner aux professionnels de l’aide à domicile une réelle formation et un accompagnement professionnel autour des situations de fin de vie figure parmi les dix préconisations finales de l’observatoire. En 2012, « faire de la formation des aides à domicile une priorité nationale » faisait déjà partie de ses principales recommandations…

Notes

(1) Rapport 2013 – Fin de vie des personnes âgées – Sept parcours ordinaires pour mieux comprendre les enjeux de la fin de vie en France – Disponible sur http://bit.ly/1aKUBQp – Voir ASH N° 2844 du 24-01-14, p. 9.

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