« La surpopulation pénale ruine nos missions », tel est le cri d’alarme que lance le Syndicat des directeurs pénitentiaires (SNDP)-CFDT dans une lettre ouverte à la garde des Sceaux, Christiane Taubira. « Confrontés aux défis du nombre [1], nous n’avons plus assez de temps pour dialoguer […], pour connaître les détenus autant qu’il le faudrait pour eux, mais aussi […] pour notre sécurité ». Résultat, les directeurs se disent « usés » et leurs personnels sont « fatigués des journées à flux tendus ». « Au moins une trentaine de directeurs » et 1 000 surveillants supplémentaires seraient nécessaires, pointent-ils. A la situation « catastrophique » des maisons d’arrêt s’ajoute celle des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) qui « ne peuvent assurer un suivi correct et suffisamment serré des 170 000 administrés du milieu ouvert ». Pour enrayer ce phénomène, le syndicat exige que soit appliquée la circulaire de politique pénale de septembre 2012, qui privilégie les aménagements de peine. Au-delà de la création de nouvelles places de prison, il demande à la garde des Sceaux de créer « une politique dynamique de “désencombrement”, de réaffectations entre établissements d’une même direction interrégionale, ou de directions interrégionales limitrophes ». Selon lui, tous les leviers doivent être utilisés, y compris « affecter les condamnés dans les établissements pour peine dont des centaines de places sont disponibles, même s’ils ne veulent pas y aller ».
(1) 68 859 personnes étaient incarcérées au 1er avril, pour 57 860 places disponibles.