Les associations de lutte contre l’exclusion se mobilisent sur les enjeux concrets des élections européennes, qui auront lieu le 25 mai en France. L’Uniopss (Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux) interpelle ainsi les candidats en leur posant « 14 questions-clés » qui reprennent les quatre grands volets de revendications déclinés dans son plaidoyer « Pour une Europe solidaire, plus proche des citoyens » (1). Parmi eux : privilégier une « politique européenne des solidarités » en tenant compte des observations de la société civile des pays membres et « assurer un meilleur accès des personnes aux droits sanitaires, sociaux et médico-sociaux », notamment en mettant en place un « revenu minimum décent et adéquat » par une directive cadre et en améliorant l’accès aux droits des migrants. Afin d’« élargir et consolider la reconnaissance des acteurs des solidarités », l’Uniopss demande la reconnaissance de la non-lucrativité par une fiscalité adaptée, la création d’un cadre juridique européen visant à adapter le droit aux spécificités des services sociaux d’intérêt général, et l’aboutissement du chantier des statuts européens de la fondation, de la mutuelle et de l’association. Elle préconise également de « renforcer la citoyenneté européenne » par l’élaboration d’une charte européenne du dialogue civil.
Le mouvement ATD quart monde constate également qu’en dépit de la « stratégie 2020 » adoptée par le Conseil européen en juin 2010, les Etats membres ont échoué dans la lutte contre les exclusions. Il rend publiques les 14 « propositions pour une Europe plus solidaire » (2) issues des réflexions menées pendant un an par des personnes en situation de pauvreté de dix pays, réunies par l’Université populaire européenne Quart monde le 5 mars dernier au Parlement européen, avec le soutien de l’intergroupe parlementaire « extrême pauvreté et droits de l’Homme » et en présence de députés et de membres de la Commission européenne.
Dans le document qui résulte de cette consultation, ATD quart monde plaide pour la reconnaissance d’un droit à l’éducation pour tous, et, outre la mise en place d’un « revenu minimum décent », le soutien à la création d’emplois pour les personnes éloignées du marché du travail. Le mouvement souhaite aussi que soit inscrite « au programme pluriannuel de l’Agence des droits fondamentaux la possibilité d’examiner les violations de droits et les discriminations liées aux situations d’extrême pauvreté, en associant les personnes vivant ces situations ». ATD demande également des « espaces permanents de réflexion et de dialogue » pour assurer la participation des personnes ayant l’expérience de la grande pauvreté à la définition et à l’évaluation des politiques qui les concernent.
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