ESS : de bonnes conditions de travail pour les jeunes mais des salaires insatisfaisants

Près de 90 % des personnes de moins de 30 ans travaillant dans l’économie sociale et solidaire (ESS) affirment « se sentir utiles pour la société ». Comparativement, seules 56 % de celles qui exercent dans le secteur public et 24 % des salariés des entreprises marchandes ont le même sentiment. Le bien-être au travail est donc l’un des premiers enseignements de l’enquête initiée par le programme Jeun’ESS (1) animé par l’Avise (Agence d’ingénierie et de services pour entreprendre autrement) (2). Ce constat est renforcé par l’évocation d’une « bonne ambiance de travail » au sein des structures de l’ESS, ressentie par 85 % des personnes enquêtées (contre 42,5 % dans le public et 39 % dans le privé)… Enfin, grâce aux assemblées générales, aux conseils d’administration et/ou comités directeurs propres à l’ESS, les jeunes salariés estiment se sentir « acteurs de la structure ». La quasi-totalité d’entre eux a d’ailleurs déjà participé à ce type d’instance et apprécie d’y être informée des évolutions de la structure. Pour les jeunes salariés, évoluer professionnellement dans l’ESS permet d’être « polyvalent » et « force de proposition », puisqu’un grand nombre d’entre eux, et particulièrement ceux qui travaillent dans des structures de petite taille, se sont rapidement vu confier des responsabilités.

D’ailleurs, travailler dans l’ESS est un choix conscient : 52 % indiquent qu’ils n’auraient pas postulé si l’emploi n’était pas dans ce secteur. Et lorsqu’il est demandé aux jeunes salariés comment ils envisagent leur avenir d’ici à deux ou trois ans, seuls 6,3 % répondent vouloir quitter leur structure actuelle et le secteur de l’ESS. Malgré ces atouts, seuls 14 % des répondants considèrent que l’ESS permet de « bien gagner sa vie » (contre 32 % dans le secteur public et 87 % dans le secteur marchand) et ils sont également assez peu (42 %) à estimer que l’on peut y « évoluer professionnellement ».

Quant aux jeunes en recherche d’emploi, près de 59 % pensent que travailler dans l’ESS répondrait à leurs attentes. Même les jeunes salariés du public et du privé sont nombreux à avoir postulé dans une structure de l’ESS. 55 % d’entre eux pensent qu’ils pourraient y trouver un emploi similaire à celui qu’ils occupent actuellement. Mais l’étude montre aussi que si les trois quarts des répondants disent connaître l’ESS de nom, une partie d’entre eux ne sait pas exactement ce dont il s’agit. Et les résultats de l’enquête démontrent un manque de connaissance général sur les possibilités d’emploi dans ce secteur. Dès lors, l’Avise souhaite mettre en place des actions pour favoriser l’intégration des jeunes dans les structures de l’ESS, parmi lesquelles « l’information et la sensibilisation des acteurs de l’enseignement et de l’insertion professionnelle sur les opportunités d’emploi » et la « diffusion de témoignages de jeunes salariés de l’ESS ».