Dominique Baudis est décédé le 10 avril « à l’issue d’un courageux combat contre le cancer », ont précisé ses services, quelques jours avant son 67e anniversaire. Les hommages ont afflué pour saluer la mémoire de l’ancien journaliste, qui fut aussi maire de Toulouse, président du conseil régional de Midi-Pyrénées, député européen, directeur du Conseil supérieur de l’audiovisuel, avant d’inaugurer la fonction le défenseur des droits créée en juin 2011.
« Plus que tout, attaché à la liberté », il sut « incarner avec justesse et sagesse cette nouvelle autorité constitutionnelle pour lutter contre les discriminations, protéger les plus vulnérables, notamment les enfants », a aussitôt déclaré le chef de l’Etat, qui a présidé, le 15 avril aux Invalides, l’hommage national au défenseur des droits. « Très attaché à la laïcité, à l’accès de tous à la justice, il a su faire de cette institution un outil au service de ceux qui souffrent », a écrit dans un communiqué le Premier ministre, Manuel Valls. Pour la ministre de la Justice, Christiane Taubira, Dominique Baudis a fait de la « nouvelle autorité constitutionnelle chargée de la protection des droits et libertés un partenaire privilégié et efficace des pouvoirs publics, destiné à garantir un accès au droit simplifié et humanisé, particulièrement pour les publics les plus démunis et vulnérables ».
Du côté du secteur associatif, ATD quart monde déclare perdre « un allié » : « Les personnes qui subissent la grande pauvreté doivent à Dominique Baudis et à son équipe une avancée majeure dans la lutte contre la grande précarité. Son soutien auprès du Parlement pour la reconnaissance de la discrimination pour précarité sociale a été essentiel », rappelle l’association, qui espère la poursuite du travail engagé. « Il a activement porté la cause des droits de l’enfant en France en rendant visibles des situations inacceptables », souligne la présidente de l’Unicef-France, Michèle Barzach. A l’instar de DEI (Défense des enfants International)-France, qui salue sa détermination, notamment en faveur des enfants rom et des mineurs étrangers isolés. Claudy Lebreton, président de l’Assemblée des départements de France, rend également hommage à l’action du défenseur des droits, rappelant le « partenariat soutenu entre les deux institutions, notamment sur les thématiques liées à la protection de l’enfance, dont la délicate question des mineurs étrangers isolés fait partie ».
Pour l’Association des paralysés de France (APF), Dominique Baudis a, dès sa nomination, « su prendre la mesure de sa mission » et défendre les droits des personnes en situation de handicap et de leur famille : « Il œuvrait aussi au développement de bonnes pratiques », comme en témoigne la publication, en février dernier, d’un guide sur l’accessibilité à destination des collectivités.
L’Uniopss rend hommage à son « approche humaniste » et à son « souci des plus vulnérables », l’Inter-LGBT à « sa grande implication dans la lutte contre toutes les formes de discrimination et plus particulièrement celles touchant les lesbiennes, les gays, les bi et les trans ».
Le défenseur des droits avait tout récemment publié – en mars – un rapport dénonçant les difficultés persistantes d’accès aux soins des plus précaires, et des recommandations pour améliorer le suivi des enfants maltraités. L’une de ses dernières requêtes, la levée de l’interdiction des soins funéraires pour les personnes séropositives, devrait bientôt se concrétiser (voir ce numéro, page 9), rappelle encore AIDES. Comme nombre d’acteurs associatifs, la Cimade « formule le vœu que la ligne qu’il a tracée avec courage et efficacité sera poursuivie par son successeur ».