Malgré un contexte économique difficile, « l’Agefiph [Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées] continue de mobiliser et obtient des résultats », se sont félicités Odile Menneteau, sa présidente, et Pierre-Yves Leclerq, son directeur général, lors de la présentation, le 15 avril, du dernier bilan de l’emploi et du chômage des personnes handicapées (1). Les chiffres 2013 sont « positifs », notamment au regard de la progression des formations en alternance.
L’année dernière, l’Agefiph a accompagné le recrutement de 70 500 personnes handicapées (+ 7 % par rapport à 2012). Et, « même si [leur] taux d’emploi direct d’un peu plus de 3 % semble faible par rapport au taux théorique de 6 % prévu par la loi, il est en augmentation constante annuelle de 0,1 à 0,2 point depuis 2007 ». De leur côté, les Cap emploi ont suivi 170 000 personnes handicapées dans leurs démarches de recherche d’emploi. Une ombre au tableau toutefois : les personnes handicapées n’ont pas été épargnées par l’augmentation du chômage puisque, à la fin 2013, 413 421 personnes handicapées étaient à la recherche d’un emploi, soit une hausse de 11,5 % par rapport à l’année précédente.
De façon générale, l’Agefiph a réalisé près de 333 147 interventions en 2013, qui ont conduit à 67 634 placements aidés, 3061 créations et reprises d’activité, 17 181 maintiens dans l’emploi et 4 756 contrats de formation en alternance. Sur ce dernier point, le fonds affiche effectivement de « bons résultats » : 2 338 contrats de professionnalisation (+ 16 % par rapport à 2012) et 2 418 contrats d’apprentissage (+ 24 %) ont été signés l’année dernière. Et l’Agefiph entend poursuivre ses efforts en la matière en 2014 car « les personnes handicapées sont particulièrement vulnérables du fait de leur faible niveau de qualification, […] 80 % d’entre elles n’[ayant] pas le niveau bac », a expliqué Odile Menneteau. Si le nombre de personnes handicapées recrutées en alternance a crû de 20 % en 2013, elle souhaite ainsi « atteindre une augmentation de 25 % fin 2014 ».
L’évolution du budget de l’Agefiph s’inscrit dans un « contexte de baisse continue de la collecte » de fonds auprès des établissements employeurs, ont déploré sa présidente et son directeur général. En 2013, 42 468 établissements ont contribué à l’Agefiph (- 8,5 % par rapport à 2012 et - 27 % par rapport à 2007), la collecte nette ayant atteint 441,5 millions d’euros (- 7 %). Un point sur lequel le fonds continuera à agir. En effet, a expliqué Pierre-Yves Leclerq, « cet aspect de notre politique est primordial car l’évolution démographique de notre société va indubitablement déboucher sur un vieillissement de la population active dans les années qui viennent » et l’Agefiph sera donc de plus en plus sollicitée pour des aménagements de poste.
(1) Disp. sur