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Une charte d’éthique pour les éducateurs spécialisés

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Inscrite « dès l’origine » dans les statuts de l’Organisation nationale des éducateurs spécialisés (ONES), la rédaction d’une charte d’éthique destinée à fournir des points de repère à l’ensemble de ces professionnels, en activité ou en formation, vient d’aboutir. Rendu public par l’association le 7 avril, le texte comprend une vingtaine de dispositions, finalisées à l’issue de sa dernière assemblée générale, au début février (1).

Au départ, « il s’agissait de rédiger un code de déontologie », explique le président de l’ONES, Jean-Marie Vauchez. Mais de nombreuses questions juridiques et de fond, notamment soulevées à l’occasion de la présentation d’une version intermédiaire du texte à la commission « éthique » du Conseil supérieur du travail social (CSTS), ont amené l’organisation à opter plutôt pour une charte d’éthique. Moins contraignante, elle répondait mieux à l’ambition d’aider les travailleurs sociaux au quotidien, dans un souci de protection et de respect de l’usager. « On n’a pas besoin de plus de normes, avec des possibilités de contentieux d’ailleurs, mais de plus de points de repères », insiste Jean-Marie Vauchez. Un besoin d’autant plus pressant, ces dernières années, que l’éthique est aujourd’hui « trop souvent mise à mal par de nouvelles logiques gestionnaires, administratives ou organisationnelles », souligne l’ONES, selon laquelle « le respect de la loi n’assure pas obligatoirement de la justesse, ou des actions suffisamment bonnes ».

La charte appelle donc « à des pratiques qui vont presque toujours au-delà de ce que proposent la loi et les réglementations » et vise à proposer « un socle fondateur à partir duquel les éducateurs spécialisés peuvent légitimer leurs démarches et mieux lutter contre certaines dérives ». Elle aborde une série de thèmes touchant successivement à l’exercice professionnel, au respect des droits, à la non-discrimination, aux principes « d’éducabilité de tous » et de non-jugement des personnes, au consentement et au rapport de confiance, au traitement des données et à la formation professionnelle. Elle s’attarde en particulier sur le sujet sensible du secret professionnel. Le texte stipule que la « garantie de secret ou de confidentialité n’est pas un attribut professionnel mais fait partie des droits fondamentaux » de l’usager, souligne le président de l’ONES, qui plaide, par ailleurs, pour l’extension du secret professionnel à tous les travailleurs sociaux, dans les conditions prévues à l’article 226-13 du code pénal (2).

Reste pour l’association à faire connaître le document. « On mise sur le temps long, en faisant le pari qu’elle va se diffuser parmi les professionnels, qui vont se l’approprier », espère Jean-Marie Vauchez.

Notes

(1) Disponible sur www.ones-fr.org. Les professionnels qui peuvent s’y référer sont les titulaires du diplôme d’Etat d’éducateur spécialisé et les étudiants éducateurs spécialisés, mais aussi les professionnels titulaires d’un titre, d’une certification ou d’un diplôme étranger, qualifiés pour exercer les activités et fonctions d’éducateur spécialisé dans l’un des Etats membres de l’Union européenne (UE) ou des Etats parties à l’accord sur l’Espace économique européen, ou à l’étranger hors UE, et qui exercent le métier d’éducateur spécialisé en France.

(2) Voir ASH n° 2832 du 8-11-13, p. 19.

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