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Psychiatrie : la CGT Santé-action sociale défend la logique de secteur

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« Y a-t-il encore une place pour l’humain en psychiatrie ? » C’est autour de cette question que près de 200 professionnels des secteurs sanitaire, social et médico-social ont débattu à l’occasion des XIVes rencontres nationales de la psychiatrie, organisées par la Fédération CGT de la santé et de l’action sociale les 2 et 3 avril à Paris. « Aujourd’hui, les professionnels – qu’ils soient psychiatres, éducateurs, infirmiers… – n’ont plus l’impression de faire leur travail et sont en souffrance, ils ont besoin de parler », fait valoir Stéphane Barbas, psychiatre et membre de la commission nationale de psychiatrie de la fédération. A l’origine de « cette perte de sens », selon l’organisation, les contraintes budgétaires et la multiplication des recommandations administratives. « Alors que l’objet de notre pratique est de renouer le lien avec le patient qui n’a plus de contact avec la réalité, on nous demande, à travers des procédures, des normes, des certifications, de nous en éloigner », déplore Gervais Debaene, infirmier et membre de la commission.

La fédération veut défendre la logique de « secteur », « clé de la psychiatrie en France », actuellement mise à mal. Cette organisation de la prise en charge, née dans les années 1960, fondée sur la proximité et la notion de parcours de soins, permet un accompagnement « pluridisciplinaire », « continu » et « ne sépare pas l’aigu et le chronique ». Or, aujourd’hui, les hôpitaux cherchent à réduire les temps de séjour, « ce qui, en psychiatrie, revient à limiter le soin à la crise », déplore Stéphane Barbas. Au final, les professionnels – contraints par les coupes budgétaires – « se renvoient les patients », ce qui conduit à des ruptures dans l’accompagnement. « Et les secteurs social et médico-social épongent, explique Yasmina Sellou, éducatrice et animatrice de la commission nationale de psychiatrie. En foyer, on récupère les personnes exclues de la psychiatrie, qui développent de nouvelles pathologies. » Selon la CGT Santé-action sociale, la configuration et les objectifs des territoires de santé créés par la loi « hôpital, patients, santé et territoires » « sont incompatibles avec le secteur, qui doit garder une taille humaine ». Au final, le syndicat demande un « droit à la désobéissance pour sortir de cette culture aseptisée – par les normes et les procédures – de la psychiatrie ». A défaut d’une loi d’orientation spécifique, la fédération exige qu’un volet « psychiatrie », dans lequel le concept de secteur serait réaffirmé, figure dans la future loi de santé publique.

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