« Des instances de concertation nationale, régionales et territoriales pour l’élaboration de la politique de soin et de prévention psychologique des enfants » et la nomination d’un « interlocuteur ministériel identifié au niveau de l’Etat ». Ce sont deux des dix propositions formulées à l’issue des « états généraux de la pédopsychiatrie » coordonnés par plusieurs organisations le 4 avril (1). Autre demande issue des débats de cette journée qui a rassemblé plus de 600 personnes, professionnels et familles : « le réajustement des moyens là où le délai d’accès aux soins est trop long ». Les organisations souhaitent également que les pouvoirs publics soutiennent « le développement de dispositifs différenciés et spécialisés » tels que les unités de psychiatrie périnatale, les consultations dédiées aux adolescents ainsi que les centres d’accueil thérapeutique à temps partiel (CATTP), les hôpitaux de jour et les unités d’hospitalisation intensive. « Pour qu’il n’y ait plus d’hospitalisation par défaut en pédiatrie ou en psychiatrie adulte », justifient les professionnels. Face à la diminution du nombre de psychiatres, ils réclament l’ouverture d’une concertation pour revaloriser leurs statuts.
Les équipes de pédopsychiatrie doivent être reconnues dans leur rôle de « coordonnateur du projet thérapeutique », en accord avec la famille, « pour garantir la cohérence du parcours de soin », plaident encore les organisations. Enfin, elles rappellent que la pédopsychiatrie développe « une approche multidimensionnelle prenant en compte l’enfant dans sa globalité », qui s’appuie sur « une pluralité des modèles de compréhension ». Elles s’alarment du « découpage symptomatique ainsi que de l’inflation du recours à des centres experts ». Elles partagent sur ce point les inquiétudes formulées par l’Union syndicale de la psychiatrie (USP) lors de son congrès annuel des 28, 29 et 30 mars. Celle-ci alerte sur « la multiplication et le poids accru des centres dits “experts” – centres de ressources autisme, centres pour le diagnostic des troubles du langage – », qui, entre autres critiques, « n’assurent pas l’accompagnement après le diagnostic ».
(1) L’Association des psychiatres de secteur infanto-juvénile, la Fédération des centres médico-psycho-pédagogiques, la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées et la Société de l’information psychiatrique – Voir ASH n° 2852 du 21-03-14, p. 17.