Depuis l’entrée en vigueur du contrat d’insertion dans la vie sociale (CIVIS) en avril 2005, plus de 1,5 million de jeunes ont bénéficié de ce dispositif mis en œuvre par le réseau des missions locales afin d’accompagner les jeunes en difficulté vers l’emploi durable. Mais si, jusqu’à la fin 2010, le CIVIS était « en pleine croissance », 2011 a été « une année charnière » pour ce dispositif : « après une année 2010 marquée par un afflux sans précédent de jeunes dans le dispositif (213 000), les entrées se sont fortement repliées, suite à la modération des objectifs d’entrées de jeunes […], et à la mise en œuvre d’autres dispositifs d’accompagnement », note la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) dans une récente étude portant sur les années 2011 et 2012 (1).
Ainsi, après avoir régulièrement augmenté pour s’établir à près de 290?000 en novembre 2010, le nombre de jeunes en CIVIS « a fortement baissé » : – 20 % en 2011, puis – 3 % en 2012.
Autre tendance : le niveau de qualification moyen des entrants s’est régulièrement élevé puisque la part des titulaires d’au moins un baccalauréat est passée de 19 % sur la période 2007-2008 à 21 % sur 2009-2010 et à 24 % sur 2011-2012.
S’agissant du profil des jeunes en CIVIS, les garçons étaient en moyenne moins qualifiés que les filles et 15 % des jeunes entrés en 2011-2012 habitaient en zone urbaine sensible contre 17 % en 2009-2010. « Là encore, cette baisse peut être imputable à la mise en œuvre d’autres dispositifs d’accompagnement et, en particulier, au contrat d’autonomie qui cible les jeunes des quartiers prioritaires de la politique de la ville », explique la DARES.
Par ailleurs, seuls 21 % des entrants en 2011 et 2012 avaient un logement indépendant, 32 % possédaient un véhicule individuel et seul un tiers d’entre eux avaient le permis de conduire.
En termes de résultats, « dans un contexte économique difficile », la part de sortants vers l’emploi durable (contrat à durée indéterminée ou déterminée de plus de six mois) a baissé, passant de 37 % en 2008 à 28 % en 2009, avant de continuer à diminuer légèrement, l’objectif n’étant atteint que pour 25 % des sortants en 2012, contre 27 % en 2011 et 28 % en 2010. En revanche, le taux de sortie du CIVIS vers l’emploi durable à 12 mois a légèrement augmenté entre 2008 et 2011 (20 % pour les jeunes entrés en 2011), tandis que le taux de sortie vers l’emploi durable à 18 mois, « après un creux en 2008 et 2009 », est repassé à 22 % en 2011, soit le taux autour duquel il oscille depuis 2005.
Enfin, depuis l’entrée en vigueur du CIVIS, la durée moyenne de l’accompagnement s’est fortement réduite, 76 % des jeunes étant sortis du dispositif dans les 18?mois suivant leur entrée en 2011, contre 57 % en 2005. Et, sans grande surprise, l’accès à l’emploi durable est « facilité par les diplômes et le permis de conduire ».
(1) « Le contrat d’insertion dans la vie sociale (CIVIS) en 2011 et 2012 » – DARES Analyses n° 27 – Avril 2014 – Disponible sur