Michel Dinet est décédé, à l’âge de 65 ans, dans un accident de la route survenu le 29 mars. Les hommages, nombreux, ont convergé pour saluer la mémoire d’un homme reconnu comme un fin connaisseur des politiques de solidarité, un ardent défenseur du développement social à l’échelle des territoires et de l’innovation sociale, apprécié pour son sens du contact, des valeurs et de l’engagement.
Président socialiste du conseil général de Meurthe-et-Moselle depuis 16 ans, cet ancien instituteur, qui fut également député entre 1988 et 1993, était président de l’Observatoire national de l’action sociale décentralisée (ODAS) depuis 2005 et premier vice-président de l’Assemblée des départements de France (ADF). Claudy Lebreton, président de l’ADF, déplore la perte d’un « militant de toujours », dont le « caractère entier était à l’image de la puissance de son engagement en faveur d’une démocratie sociale de proximité, innovante et solidaire ».
Celui qui fut une « grande figure du socialisme », selon les mots de la députée européenne (PS) Catherine Trautmann, a également su trouver « une manière de réinventer la politique », estime Jean-Louis Sanchez, délégué général de l’ODAS, qui insiste sur la préoccupation de l’élu de faire émerger « une nouvelle gouvernance plus authentiquement issue des aspirations de tous les habitants ». « Il avait fait du conseil général de Meurthe- et-Moselle un laboratoire de politiques sociales innovantes », écrit le chef de l’Etat, tandis que Jean-Marc Ayrault a salué l’engagement de l’élu lorrain pour « une plus grande solidarité entre les territoires ».
Président, avec Michel Thierry, du groupe de travail préparatoire à la conférence de lutte contre l’exclusion sur la gouvernance des politiques de solidarité, Michel Dinet a été porteur de bon nombre d’expérimentations sociales dans son département – pour simplifier les démarches des usagers et décloisonner les interventions, réformer la tarification des services d’aide à domicile, ou encore proposer un accompagnement global aux allocataires du revenu de solidarité active (RSA). Il « racontait avec beaucoup d’humilité l’utilité de ses rencontres avec les groupes de bénéficiaires du RSA et ce que cette expertise d’usage lui apportait dans l’action », souligne l’Association nationale des directeurs d’action sociale et de santé des départements (Andass). Celle-ci rappelle que Michel Dinet s’était « beaucoup battu pour que la dernière loi de modernisation de l’action publique reconnaisse aux départements le chef de filat du développement social territorial ». Au sein de l’ADF, il avait aussi milité pour la juste compensation par l’Etat des dépenses départementales pour les allocations de solidarité.
Valérie Fourneyron, l’ancienne ministre des Sports, de la Jeunesse, de l’Education populaire et de la Vie associative, a rappelé que Michel Dinet « avait récemment participé à l’élaboration de la charte des engagements réciproques entre l’Etat, les réseaux de collectivités territoriales et les associations ». Ces derniers mois, « il travaillait activement à la traduction politique du soutien au mouvement associatif », a ajouté Marylise Lebranchu, ministre de la Décentralisation et de la Réforme de l’Etat, selon qui « un “amendement Dinet” dans la loi [sur l’économie sociale et solidaire] à venir serait un hommage à la hauteur de son engagement constant pour la justice sociale ».
Du côté des associations, l’Uniopss rend hommage à « ce grand défenseur des causes sociales et des associations de solidarité », tandis qu’ATD quart monde déplore la perte d’« un vrai soutien ».