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Du mélodrame au miracle

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Jean Broustal est né en 1943 dans un petit village à la pointe du Finistère. Une mère ouvrière agricole, un père inconnu, une sœur, une seule pièce pour vivre… Il qualifie les premières années de sa vie de « triste mélodrame ». Jusqu’à 6 ans, non scolarisé, il donne, comme beaucoup de gamins du village, des petits coups de main dans les champs. Une fois en élémentaire, le trajet pour aller à l’école lui demande chaque matin une heure et demie de marche. A 9 ans, une forte rougeole le force à partir dans un préventorium. C’est là qu’il rencontre mademoiselle Gestin, assistante sociale - « Elle était impressionnante avec son béret incliné sur la nuque, un semblant de moustache qui lui barrait le visage et l’air décidé de quelqu’un qui a l’habitude de prendre des décisions toute seule » -, qui a la bonne idée de lui proposer son placement aux Orphelins Apprentis d’Auteuil, à l’orphelinat Saint-Michel de Priziac, dans le Morbihan. « Une adresse miracle » pour Jean Broustal, qui y restera cinquante ans ! Dans ce livre écrit par l’un de ses collègues, c’est cette tendre aventure qui est contée, à la fois témoignage personnel et document historique sur les conditions de vie dans le milieu rural de l’après-guerre et l’institution des Apprentis d’Auteuil. Dans les premières pages, on découvre la vie quotidienne des « orphelins », « rythmée par un règlement bien précis, rigoureux, auquel il ne fallait déroger à aucun prix, sous peine de sanctions immédiates » avec des temps de silence importants (au dortoir comme au réfectoire) et l’interdiction de garder les mains dans les poches. Le descriptif des repas laisse pantois aujourd’hui : vingt minutes maximum, assiettes en aluminium, une fourchette et une cuillère nettoyées à coup de langue - « On ne les lavait que tous les trois mois » - et un coup de sifflet du surveillant pour signifier la sortie en récréation. Tout cela convenait à Jean Broustal, qui se souvient aussi avec émotion des tournois de football de l’institution. Le petit garçon grandit à Saint-Michel de Priziac, passe son certificat d’études puis un CAP d’électricien, avant de devenir surveillant de l’internat, moniteur d’atelier et même, vers la fin de sa carrière, responsable de la section électricité, toujours au sein de l’établissement… Il affirme qu’il a été « sauvé par Auteuil » et souhaite que beaucoup d’autres jeunes le soient encore. Le livre s’achève sur quelques photos des salles d’études, de l’internat ainsi que de la salle de cinéma de l’institution.

50 ans aux Orphelins-Apprentis d’Auteuil. Histoire de Jean Broustal à Saint-Michel de Priziac

Yvon Le Bourhis - Ed. des Montagnes noires - 13 €

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