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Refondation du travail social : les pistes de la FNARS en amont des « états généraux »

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Près de cinq mois après ses « journées du travail social », organisées les 7 et 8 novembre dernier à Valence, la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) rend publiques les préconisations qui préfigurent sa future plateforme « pour une (R) évolution du travail social ». En cours de finalisation, en lien avec des « experts et partenaires », cette dernière a vocation à être transmise aux pouvoirs publics dans la perspective des « états généraux » du travail social, prévus à l’automne.

La première restitution des propositions formulées au cours des débats – qui ont réuni quelque 900 participants à Valence – et des groupes de travail thématiques de la FNARS est structurée en quatre axes : le droit à l’accompagnement social pour tous, la création d’un conseil national de l’intervention sociale, la mise en place de consultations sociales de proximité et la refondation des formations des travailleurs et intervenants sociaux. En préambule, la FNARS précise qu’elle a fait le choix d’utiliser le terme d’intervention sociale, « qui englobe à la fois les 14 métiers du travail social (validés par l’un des 14 diplômes régis par le code de l’action sociale et des familles) et les professions liées à l’action sociale », ce qui « reflète davantage la diversité des compétences des acteurs qui accompagnent les personnes confrontées à la précarité ».

Parmi ses recommandations, elle suggère de créer « un droit à l’accompagnement pour tous inscrit dans le code de l’action sociale et des familles » afin de reconnaître le rôle de l’accompagnement dans la prévention de l’exclusion. L’idée est de battre en brèche la logique actuelle qui lie, généralement, l’accompagnement social « à l’entrée d’une personne dans un dispositif relevant de l’aide sociale ou de l’action sociale » ou à la reconnaissance d’un statut tel que celui de bénéficiaire du revenu de soli­darité active ou de chômeur inscrit à Pôle emploi (sur ces questions, voir aussi la rubrique « Vos idées », dans ce numéro, page 32). La création d’un tel droit universel induirait, notamment, une réforme du financement de l’intervention sociale, actuellement découpé entre l’Etat et les collectivités territoriales selon la nature des dispositifs. A contrario, la démarche soutenue par l’association exige dans « chaque territoire la mise en place de “conférences des financeurs”, afin de mobiliser les moyens humains et financiers » nécessaires.

Pour mieux valoriser l’expertise développée par les intervenants sociaux, la FNARS propose de « faire évoluer l’actuel Conseil supérieur du travail social [CSTS] vers un Conseil national de l’intervention sociale, en lien avec des instances de consultation territoriales existantes », pour améliorer la représentation des travailleurs sociaux, des réseaux associatifs, des directeurs de structure et des usagers de l’action sociale. Différents travaux pourraient lui être confiés, parmi lesquels l’élaboration d’un référentiel de l’intervention sociale – « cadre de références partagées » sur les missions et l’accompagnement -, ainsi que la rédaction d’une charte de l’intervention sociale – sorte de « code de déontologie portant sur les questions d’éthique qui sous-tendent les pratiques des intervenants sociaux (le secret professionnel, la posture professionnelle…) ».

Pour réduire les délais de recours à l’intervention sociale, souvent trop tardive, la FNARS recommande également la création de « consultations sociales de proximité », qui permettraient de traiter les problèmes plus en amont. D’accès libre, en dehors de toute « contractualisation systématisée », mais dans « une logique de personnalisation de l’intervention et non de standardisation des pratiques », elles proposeraient à l’usager « un référent personnel » qui jouerait un rôle de coordination. Un « dossier social unique, propriété de la personne », serait ouvert dans ce cadre. Cette « réforme d’ampleur », souligne la fédération, « nécessite de construire un projet politique fort, associant l’ensemble des acteurs d’un territoire ». Elle devrait aussi passer par une phase expérimentale sur quelques sites, en s’appuyant sur des initiatives existantes, sans négliger les moyens nécessaires et l’étape de l’évaluation.

Pour faire évoluer les postures professionnelles et développer une approche pluridisciplinaire, la FNARS préconise « d’élaborer un socle commun des formations en intervention et travail social », avec des modules transversaux portant sur la participation des personnes accompagnées ou sur les actions collectives. Elle recommande aussi de développer la recherche dans les centres de formation en travail social et l’alternance intégrative pour toutes les formations.

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