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Les emplois d’avenir ont fait évoluer l’activité des missions locales, relève l’ANDML

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Le déploiement des emplois d’avenir a de nombreuses conséquences sur le travail et le fonctionnement des missions locales, constate l’Association nationale des directeurs de mission locale (ANDML) dans une enquête lancée en septembre dernier pour « rendre visibles » les conditions de mise en œuvre du dispositif dans les territoires (1).

Les missions locales sont en effet les principaux organismes prescripteurs des emplois d’avenir (97,3 % des 85?190 contrats comptabilisés au 31 décembre dernier, les 2,4 % restants ayant été prescrits par les Cap emploi). La charge de travail nécessaire au bon fonctionnement du dispositif a conduit 58 % des directeurs interrogés à recruter spécifiquement pour sa mise en œuvre. Les trois quarts ont constitué une équipe dédiée, « essentiellement par redéploiement compte tenu de la modestie des crédits alloués » et, en moyenne, celle-ci représente un peu plus de 10 % des salariés de la structure.

Insuffisance des moyens

Les moyens ne sont pourtant pas à la hauteur de ces réorganisations et du temps d’accompagnement nécessaire : pour 93 % des répondants, l’aide financière octroyée est « jugée insuffisante ou très insuffisante ». Par ailleurs, le versement en plusieurs fois de la subvention « nuit à une vision à moyen terme dans le cadre des recrutements ou des extensions de temps de travail pour les salariés déjà présents ».

De façon générale, les contextes territoriaux – hétérogènes en fonction de la présence d’une zone urbaine sensible, de la taille des entreprises, de la mobilisation des acteurs de la formation et du contexte politique – influent sur les résultats. « Monter une formation inter-organisations sur un territoire qui regroupe de nombreux “petits” employeurs et de nombreux secteurs est particulièrement complexe et chronophage », illustre l’étude. Autre point de tension : la volonté de l’Etat « d’obtenir un résultat rapide, très sensible lors du démarrage du dispositif, a entraîné une pression excessive sur le réseau des missions locales ». Ainsi, les objectifs chiffrés ont été établis en fonction du taux de chômage des jeunes sur le territoire, qui « ne dit rien du taux d’emploi potentiel » sur celui-ci.

L’étude fait, pour autant, état d’« effets territoriaux positifs ». Ainsi, près de 80 % des directeurs relèvent un changement de regard porté sur les missions locales par les acteurs du dispositif, alors que leur travail était jusqu’alors souvent « peu connu ». Le lien avec les employeurs s’est notamment développé, relève l’ANDML, selon laquelle « la capacité à trouver des réponses pour la formation, d’assurer la présélection des jeunes candidats, d’expliquer le dispositif, etc., a entraîné un jugement positif » de leur part. La possibilité de « démontrer un savoir-faire en termes de soutien aux recrutements, de gérer une mesure dans sa totalité, à fédérer et animer un collectif » a globalement contribué à la reconnaissance de l’expertise des missions locales et au renouvellement de leurs modalités d’accompagnement. D’où une perception positive de la part des équipes, malgré des difficultés de mise en œuvre dues à la charge de travail, mais aussi au manque d’appui de certains partenaires. Dans 44 % des cas, les relations avec Pôle emploi sont bonnes ou excellentes, dans 16 %, elles sont jugées mauvaises. Autre risque évoqué : les conditions à réunir pour la mise en œuvre des emplois d’avenir induisent une « concentration des missions locales sur le dispositif, avec le risque à court terme d’un désinvestissement sur les autres champs d’action ».

Pistes d’amélioration

En conclusion, l’ANDML souligne que ce « travail de capitalisation » permet de conforter les propositions du rapport d’information de la commission des affaires sociales de septembre dernier sur la mise en œuvre de la loi portant création des emplois d’avenir (2), mais aussi de « dégager quelques pistes d’amélioration ». Elle recommande ainsi de définir un objectif global sur l’ensemble des « mesures jeunes » afin d’éviter la concurrence entre dispositifs, d’assurer une mutualisation nationale des initiatives, de limiter les exigences de rendus statistiques, ou encore de renforcer les capacités de négociation des missions locales auprès des entreprises, ce qui nécessite « le renforcement, une meilleure lisibilité et la pérennité des moyens accordés ».

Notes

(1) « Premiers enseignements relatifs à la mise en œuvre des emplois d’avenir. Le point de vue des directeurs de mission locale » – Février 2014 – Les résultats sont fondés sur un « recueil de questionnements » lors de journées professionnelles, des entretiens qualitatifs et un questionnaire en ligne (137 réponses) – Disponible sur www.andml.info.

(2) Voir ASH n° 2825 du 20-09-13, p. 9.

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