« Il y a un préjudice porté à l’ensemble de la profession », clame l’AD-PA (Association des directeurs au service des personnes âgées) après la publication, le 18 mars par la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), de son enquête annuelle sur la protection économique des résidents en maisons de retraite (1). Un document que l’association juge « tronqué » et « malveillant ».
A la suite de sa diffusion, de très nombreux médias ont en effet relayé l’information selon laquelle 48 % des EHPA (établissements d’hébergement pour personnes âgées) avaient des « pratiques illicites », voire « escroquaient » les personnes âgées. Or, selon l’AD-PA, « les faits ne concernent que 0,007 % des 10 000 EHPA français ». En effet, la DGCCRF n’a interrogé que 278 établissements, et uniquement des structures non habilitées à l’aide sociale (celles-ci représentent moins de 20 % des structures du territoire). Dès lors, l’AD-PA compte porter plainte contre le ministère de l’Economie des Finances, dont dépend la DGCCRF, « et/ou toute personne du ministère susceptible d’avoir trompé la presse et les Français ». L’association s’interroge même sur la démarche du ministère, « au moment même où va être discutée la réforme de l’aide au vieillissement ». Plus modérée, la Fédération hospitalière de France demande que « l’opprobre ne soit pas jeté sur l’ensemble des maisons de retraite ». Quant à la Fédération nationale des associations de personnes âgées et de leurs familles (Fnapaef), qui salue la démarche de l’étude, elle dénonce les promesses non tenues par les gouvernements successifs en matière de financement. Elle demande au gouvernement d’enquêter également sur la qualité des soins et la prise en charge médico-sociale et d’attribuer « de toute urgence » aux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes les financements nécessaires pour couvrir les besoins.
(1) Voir ASH n° 2852 du 21-03-14, p. 11 – Disponible sur