Le logiciel informatique « DN@ », qui permet de recenser et de visualiser en temps réel les places de centres d’accueil pour demandeurs d’asile (CADA) autorisées et occupées, va « s’élargir » à la gestion des places d’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile. Dans une « information » adressée à tous les préfets de région, le ministère de l’Intérieur demande en effet aux représentants de l’Etat d’initier cette extension – baptisée « DN@HU ».
La mise en œuvre de ce « DN@HU » est expérimentée depuis la rentrée 2012 en Bretagne, en Franche-Comté, dans le Poitou-Charentes et dans le département du Nord. Elle a, explique le document, « donné des résultats très encourageants ». En effet, « le système d’information facilite l’orientation vers les places identifiées et le suivi de l’occupation de ces places, alors qu’aucun système n’avait jusqu’à présent permis d’intégrer ces données et de les rendre accessibles en temps réel à l’ensemble des acteurs concernés ».
L’enjeu, insiste le ministère, consiste non seulement à « identifier de manière précise l’ensemble des lieux d’hébergement dédiés au public demandeur d’asile financés sur un territoire, […] l’état d’occupation de ces places et les indicateurs de gestion des structures », mais aussi à « recenser l’ensemble des personnes ayant sollicité un hébergement, qu’elles soient en attente d’une place sur le dispositif dédié ou occupant l’une de ces places ».
Précision importante : toutes les places dédiées à l’accueil des demandeurs d’asile ne peuvent toutefois être intégrées au « DN@HU ». En effet, explique le ministère, dans les différentes régions d’expérimentation, l’extension du DN@ a porté uniquement sur les structures d’hébergement dites « stables », c’est-à-dire « des structures en collectif ou en diffus dont les capacités sont identifiées et mobilisées en continu ». Or certaines capacités mobilisées pour des mises à l’abri de courte durée prennent la forme de nuitées d’hôtel ou de structures n’ayant pas une vocation d’hébergement (casernes, lieux de culte, gymnases, etc.). Autant de capacités que le DN@ n’est pas en mesure d’administrer.
Au-delà de cette « limite constatée », les préfets sont invités à avoir une attention particulière sur plusieurs difficultés de mise en œuvre identifiées dans le cadre de l’expérimentation. Le ministère insiste notamment sur la nécessité de « répartir équitablement les places d’hébergement d’urgence entre les départements d’une même région » et de « rendre effectif le principe de solidarité et de mutualisation de la prise en charge des demandeurs d’asile ».