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Au purgatoire de la justice

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Ils ne sont plus entre les murs de la prison, mais ils doivent encore rendre des comptes à la justice : Patrick C. est en liberté conditionnelle ; Bruno G. est soumis à une mesure de suivi socio-judiciaire. Dans A l’ombre de la récidive, Samuel Luret et Benoît Grimont ont filmé le parcours des deux condamnés à l’issue de leur incarcération afin de mieux comprendre comment le système judiciaire tente de lutter contre la récidive. C’est l’occasion de voir le travail des juges d’application des peines, des conseillers d’insertion et de probation (CIP) et des psychologues, tous surchargés de dossiers. Des questions se posent forcément sur la réinsertion d’un homme comme Patrick, qui, à 47 ans, a passé les deux tiers de sa vie derrière les barreaux mais qui, quand il était dehors, vivait dans l’opulence grâce à des trafics de drogue. « Même s’il jure, comme beaucoup d’autres, qu’il ne recommencera pas, je me demande comment il va s’acclimater à une vie quelconque avec un salaire qui sera faible, des ambitions qui ne seront plus les mêmes… », s’interroge sa juge d’application des peines, néanmoins disposée à appuyer sa demande de libération conditionnelle. Patrick assure qu’il ne retournera pas à Clairvaux : « En prison, j’ai passé le brevet, j’ai couru le marathon, j’ai montré que j’étais capable d’aller jusqu’au bout de mes objectifs. Avant, à chaque fois que j’entrais en prison, je savais que j’allais sortir et recommencer. Cette fois, c’est différent. Ça fait des mois que je prépare ma réinsertion. » Dès sa sortie, de nouveaux conseillers d’insertion et de probation, chargés de contrôler le milieu ouvert, prennent le relais. L’homme restera pendant six mois sous bracelet électronique. Les réalisateurs filment toutes les difficultés qu’il rencontre lors de son retour dans le monde extérieur.

Pour Bruno, reconnu coupable de viol sur ses enfants, le cas est différent. S’il est toujours dans le déni de son acte, il a purgé ses douze ans de peine. Mais une fois dehors, saura-t-il se tenir à l’écart de mineurs ? « Il donne des signes de dangerosité, affirme son CIP. Mais il a payé sa dette. » Trois mois après sa sortie, alors qu’il vit en foyer d’urgence et touche le revenu de solidarité active (RSA), il rate déjà ses rendez-vous de suivi psychiatrique. « La récidive, c’est un échec, mais il faut donner à une personne une chance de se réinsérer », défendent les professionnels.

En France, un délinquant sur trois récidive moins de un an après sa libération, et trois sur quatre dans les cinq ans.

A l’ombre de la récidive

Samuel Luret et Benoît Grimont – Sur France 5, mardi 25 mars à 20 h 35

Culture

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