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Des « états généraux » pour sauvegarder la pédopsychiatrie

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« Nous voulons montrer aux pouvoirs publics ce que fait la pédopsychiatrie en France aujourd’hui », martèle Véronique Chebat, pédopsychiatre, membre du comité de pilotage des « états généraux de la pédopsychiatrie » prévus le 4 avril à Paris. En préparation depuis un an et demi à l’initiative de quatre organisations – l’Association des psychiatres de secteur infanto-juvénile (API), la Fédération des centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP), la Société française de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent et disciplines associées et la Société de l’information psychiatrique –, cet événement doit rassembler plus de 600 personnes, pro fessionnels des équipes soignantes et de structures médico-sociales mais également enseignants, directeurs d’école, personnel administratif ainsi que quelques familles. L’objectif de cette journée – qui fait suite à plusieurs rencontres régionales (1) – est de « faire le point sur l’évolution de nos pratiques en lien avec les attentes des familles et [de] formuler des propositions pour sauvegarder notre dispositif de soins », explique Jacques Sarfaty, pédopsychiatre et membre de l’API.

Alors que les structures de soins des secteurs de psychiatrie infanto-juvénile – centres médico-psychologiques et CMPP – prennent en charge 640 000 en fants par an, les demandes ne cessent de croître et les établissements fonctionnent à « flux tendu, sans croissance de leurs moyens », expliquent les organi sateurs. Les familles sont de plus en plus touchées par la précarité, ce qui « génère des difficultés d’organisation psychologique chez nombre d’enfants ». A cela s’ajoute une baisse inquiétante du nombre de praticiens : « quand trois psy chiatres partent à la retraite, un seul est remplacé », précise Tristan Garcia-Fons, pédopsychiatre en CMPP.

Dispositif de proximité

La prise en charge, qui repose sur « un dispositif de proximité, alliant prévention, diagnostic et soins, reconnu et envié dans de nombreux pays », est aujourd’hui insuffisante. Par ailleurs, « nous constatons une méconnaissance de nos actions de la part des pouvoirs publics » qui se traduit par une « délégitimation de notre travail », explique Tristan Garcia-Fons. En particulier, les pédopsychiatres n’ont toujours pas digéré les attaques formulées par la ministre déléguée aux personnes handicapées à l’encontre de leurs pratiques d’accompagnement des enfants autistes. Marie-Arlette Carlotti avait, lors de la présentation du 3e « plan autisme » en mai dernier, fustigé les méthodes d’accompagnement issues de la psychanalyse – l es plus répandues en France –, les opposant aux approches éducatives et comportementales.

Face à ces constats et inquiétudes, les organisations veulent, lors de ces « états généraux », donner la parole aux usagers et aux partenaires (élus, enseignants, médecins scolaires, professionnels de l’aide sociale à l’enfance, de la protection judiciaire de la jeunesse, de la protection maternelle et infantile ou des maisons départementales des personnes handicapées). Pour lancer les débats, une enquête réalisée auprès des parents sera dévoilée le 4 avril. « Nous voulons vérifier que notre dispositif de prise en charge correspond aux attentes de la population », indique Roger Teboul, président de l’API, précisant « qu’aucun sujet ne sera tabou ». Au programme également, « la présen tation d’expériences nouvelles », preuve « de la créativité à l’œuvre dans les équipes de pédopsychiatrie », permettra de débattre de l’évolution des pratiques. En conclusion de ce processus, les acteurs présenteront dix propositions pour la pédopsychiatrie. A l’heure où s’ouvrent les concertations dans le cadre de la future loi de santé publique, les pédopsychiatres espèrent se faire entendre : « Nous voulons que soient reprécisées dans la loi les missions du secteur infanto-juvénile et ainsi sanctuariser nos budgets. »

Notes

(1) En Bourgogne, Ile-de-France, Midi-Pyrénées, PACA.

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