Recevoir la newsletter

La courbe du chômage s’est bien inversée fin 2013, selon l’INSEE

Article réservé aux abonnés

Contrairement à Pôle emploi (1), l’INSEE, qui mesure le chômage selon les normes du Bureau international du travail (BIT) (2), constate une inversion de la courbe du chômage au quatrième trimestre 2013 (3). Le taux de chômage au sens du BIT a en effet baissé de 0,1 point au cours de ces trois mois, constate l’institut. Et sur un an, le nombre de chômeurs est resté stable. Le taux de chômage s’élevait ainsi à 10,2 % de la population active en France et à 9,8 % en métropole (soit 2,788 millions de personnes), en moyenne au cours de ce trimestre. Si « le nouveau questionnaire de l’enquête emploi – mis en œuvre depuis le 1er janvier 2013 – n’a aucun impact sur la mesure de ces évolutions », a assuré l’institut, il rappelle néanmoins que le chômage au sens du BIT ne recouvre pas les mêmes situations que les données publiées mensuellement par Pôle emploi.

Stabilisation du chômage des jeunes et des seniors

Traditionnellement plus sensible aux fluctuations conjoncturelles, le taux de chômage des jeunes de 15 à 24 ans, après avoir fortement progressé sur 2012, s’est replié en 2013 de 2,6 points pour s’établir à 22,8 % au quatrième trimestre (4). « La situation des jeunes sur le marché du travail a aussi bénéficié de la montée en puissance des contrats aidés dans le secteur non marchand », explique l’INSEE. Parallèlement, le taux de chômage des seniors, en forte hausse les années précédentes, s’est stabilisé à 6,4 % au quatrième trimestre. Une stabilité que l’organisme explique non « pas par une croissance plus marquée qu’auparavant de leur taux d’emploi, mais par une moindre progression de leur taux d’activité », liée notamment aux réformes des retraites successives et notamment, à l’entrée en vigueur l’an dernier d’une mesure facilitant le départ en retraite de personnes ayant débuté leur carrière très jeunes. « De fait, on observe davantage de départs en retraite que les années précédentes », explique l’institut. Quant au taux de chômage des personnes âgées de 25 à 49 ans, il a continué d’augmenter de 0,4 point, et se monte à 9,2 %. Cette progression est modérée, du fait que certaines personnes tendent à s’éloigner du marché du travail. L’institut note ainsi « un accroissement du nombre d’hommes de 25 à 49 ans qui, sans être chômeurs au sens du BIT, font néanmoins partie du “halo” autour du chômage » (5).

Des situations différentes de celles mesurées par Pôle emploi

Dans un communiqué du 6 mars, le ministre du Travail s’est aussitôt félicité des chiffres annoncés. Pour Michel Sapin, « l’action déterminée du gouvernement en faveur de l’activité et de l’emploi a permis d’enrayer la machine à détruire des emplois et d’enfin renouer avec les créations d’emploi ». L’engagement du chef de l’Etat de faire baisser le chômage fin 2013 a donc, selon le ministre, bien été « respecté ». L’INSEE invite toutefois à la prudence. Il s’agit de « ne pas surinterpréter » ces données, car les mesures réalisées mensuellement par Pôle emploi ne recouvrent pas les mêmes situations que celles étudiées par l’institut. Ainsi, la mesure du chômage au sens du BIT repose sur les déclarations des personnes interrogées dans le cadre de l’enquête emploi, tous les trois mois. L’inscription sur les listes de Pôle emploi résulte quant à elle d’une démarche administrative, mensuelle. Ainsi, un demandeur d’emploi en catégorie A à Pôle emploi (c’est-à-dire sans aucune activité au cours du mois) peut ne pas être chômeur au sens du BIT. C’est, le cas, par exemple, s’il n’a pas effectué d’actes de recherche d’emploi autres que la seule actualisation de son inscription sur les listes : « le fait d’être simplement inscrit sur les listes de Pôle emploi n’est pas considéré en soi comme une démarche active de recherche d’emploi au regard des critères du BIT […]. Inversement, un chômeur au sens du BIT peut ne pas être demandeur d’emploi en catégorie A, soit parce qu’il n’est pas inscrit sur les listes de Pôle emploi (par exemple, des jeunes qui ne s’inscrivent pas car ils n’ont pas droit à une indemnisation), soit parce qu’il est inscrit dans une autre catégorie. »

Notes

(1) Voir ASH n° 2845 du 31-01-14, p. 9.

(2) Un chômeur au sens du BIT est une personne en âge de travailler qui n’a pas travaillé, ne serait-ce qu’une heure, au cours de la semaine de référence, est disponible pour travailler dans les deux semaines et a entrepris des démarches actives de recherche d’emploi dans le mois précédent, ou a trouvé un emploi qui commence dans les trois mois.

(3) Disponible sur www.insee.fr.

(4) Le taux de chômage correspond au rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre de personnes actives (en emploi ou au chômage).

(5) Il s’agit, selon l’INSEE, des personnes ayant recherché un emploi mais non disponibles, des personnes souhaitant travailler, disponibles, mais n’ayant pas recherché d’emploi ainsi que des personnes souhaitant travailler, mais non disponibles et n’ayant pas recherché d’emploi. Soit au total 1 294 000 personnes en 2013. Pôle emploi signe une convention pour l’accueil occasionnel en crèche d’enfants de demandeurs d’emploi

Côté cour

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur