Pourquoi pas les Roms ?

Dans cette nouvelle émission d’Egaux mais pas trop diffusée sur LCP-Assemblée nationale, le présentateur Stéphane Correa s’interroge sur la place des Roms dans la société française et se demande « comment un si petit groupe d’individus a pu devenir le bouc émissaire de tous les maux de notre société ? » Dès lors, il a 28 minutes pour présenter tous les aspects de leur vie en France et synthétiser l’ensemble des problèmes que soulève leur intégration. Il accourt dans un bidonville de l’Essonne, où une dizaine de familles s’est installée. Seuls quelques bénévoles leur donnent un coup de main pour construire de quoi se protéger du froid et de la pluie. L’occasion de rappeler qui sont les Roms, quel est généralement leur parcours, et que leur vie grégaire est le fruit de l’immigration, et non leur mode d’habitat habituel. Le journaliste est ensuite reçu par Gérard Caudron, maire (divers gauche) de Villeneuve-d’Ascq (Nord), quelques jours après qu’il eut fait évacuer un camp d’une centaine de personnes. Pour lui, il s’agit en effet de citoyens européens qui ont la liberté de circulation, mais qui « s’installent n’importe où et n’importe comment » ! Stéphane Correa, dont les questions font toujours preuve de pertinence, va alors à la rencontre de ces nouveaux expulsés qui, pour manifester, ont décidé d’occuper la Bourse du travail de Lille. Sicret, un adolescent qui maîtrise bien la langue française, est leur porte-parole. Il fait part d’un « combat sans fin ». L’émission fait ensuite une incursion à Bruxelles pour demander à un commissaire européen pourquoi la politique hexagonale à l’égard des Roms fait grincer les dents de l’Europe. Une piqûre de rappel : la France a déjà été condamnée à plusieurs reprises par la Commission européenne. Reste quelques minutes pour présenter les expérimentations qui existent tout de même sur le territoire afin d’intégrer cette population – comme à Montreuil (Seine-Saint-Denis), où 160 familles sont hébergées dans des caravanes et suivies par des travailleurs sociaux. Le journaliste conclut sur une note positive : « Avant les Roms, les Polonais, les Espagnols, les Portugais ont été relégués dans les bidonvilles et victimes de préjugés. Aujourd’hui, plus personne ne se pose la question de leur intégration dans la société française. Alors pourquoi pas les Roms ? »