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Zoom sur les allocataires de minima sociaux

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« Percevoir un revenu minimum garanti ne permet pas toujours de vivre décemment », indique la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES), chiffres à l’appui (1). Plus de la moitié des allo­cataires de minima sociaux (57 %) – revenu de solidarité active (RSA), allocation de solidarité spécifique (ASS), allocation aux adultes handi­capés (AAH) ou minimum vieillesse – étaient, fin 2012, considérés comme « pauvres en conditions de vie » (2), contre 12 % des personnes de plus de 16 ans vivant en France métropolitaine. Les personnes percevant le RSA socle sont les plus exposées : un tiers a des mauvaises conditions de vie. Moins souvent en emploi ou à la retraite que les autres allocataires de minima sociaux, elles appartiennent plus fréquemment à un ménage d’au moins trois enfants et « sans autre apporteur de ressources ». Près de 70 % d’entre elles estiment que « l’ensemble des revenus de leur ménage n’est pas suffisant pour couvrir toutes leurs dépenses courantes ».

58 % des allocataires de minima sociaux sont concernés par des restrictions de consommation. Plus du tiers déclare ne pas avoir les moyens financiers de « manger de la viande, du poulet ou du poisson tous les deux jours » (contre 18 % dans la population la plus modeste). 9 % font appel à des aides en nature (colis alimentaire, distribution de repas) mais utilisent de façon marginale l’épicerie sociale (1 %). Certains recourent à des aides informelles – 22 % consomment des denrées fournies par l’entourage – ou consomment ce qu’ils ont eux-mêmes produit (13 %). Un tiers déclare des retards de paiement du loyer, des factures ou des impôts.

Les emprunts et les crédits permettent de surmonter ponctuellement cette insuffisance de ressources : en 2012, 47 % des allocataires du RSA socle ont emprunté de l’argent, contre 35 à 39 % parmi les bénéficiaires des autres allocations. Ils s’adressent en premier lieu à la famille et aux amis. Seuls 16 % ont eu recours à un organisme social ou à une association. Enfin, près d’un allocataire sur cinq a renoncé à consulter un pro­fessionnel de santé, en particulier pour des soins dentaires. Un quart se déclare en mauvaise santé et plus du tiers est en détresse psychologique.

La DREES s’est intéressée aussi aux parents allocataires des minima sociaux (3). Fin 2011, ils étaient deux millions à percevoir l’ASS et le RSA. Parmi eux, 900 000 sont parents d’au moins un enfant de moins de 25 ans et 690 000 élèvent un enfant de moins de 12 ans. La moitié sont des parents isolés, des femmes pour la plupart. Ces dernières représentent au total 71 % de l’ensemble des bénéficiaires de ces minima sociaux. Seulement un tiers des allo­cataires a recours à un mode de garde (contre la moitié de l’ensemble des parents d’enfants de moins de 12 ans). Sans surprise, la garde d’enfants constitue une difficulté d’insertion professionnelle : deux tiers des femmes qui ont un enfant de moins de trois ans y voient une entrave pour chercher un emploi.

Notes

(1) « Les conditions de vie des bénéficiaires de minima sociaux en 2012 : privation et difficultés financières » – Etudes et résultats n° 871 – Disponible sur www.drees.sante.gouv.fr.

(2) C’est-à-dire qu’ils cumulent au moins huit difficultés parmi 27 regroupées en quatre domaines (contraintes budgétaires, retards de paiement, restrictions de consommation et difficultés liées au logement).

(3) « Parents bénéficiaires de minima sociaux : comment concilier vie familiale et vie professionnelle » – Etudes et résultats n° 874 – Disponible sur www.drees.sante.gouv.fr.

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