A quinze jours des élections municipales, le rapport 2012-2013 du Collectif national Droits de l’Homme-Romeurope analyse les politiques publiques relatives aux personnes vivant dans des bidonvilles (1). Après avoir dévoilé en janvier les chiffres des évacuations pour l’année 2013 – 165 bidonvilles ou squats évacués (2) –, le collectif se dit aujourd’hui « consterné » par l’approche sécuritaire « totalement inefficace » qui prime, malgré le changement de gouvernement et malgré la circulaire interministérielle du 26 août 2012 (3). Romeurope liste une série de préconisations destinées aux futurs élus, précisant que celles-ci « ne sont pas spécifiques à une population; elles s’inscrivent au contraire dans l’application à tous du droit commun ». Regrettant que la lutte contre les inégalités sociales ne soit pas prioritaire dans les programmes électoraux et que la question des Roms demeure « une patate chaude que se renvoient les candidats », le collectif prône « un changement des discours et des pratiques des responsables politiques et un réel engagement dans la lutte contre les discriminations ». Il demande l’arrêt des distributions collectives d’obligations de quitter le territoire français ainsi que la fin des évacuations sans proposition d’hébergement ou de logement adaptée à chaque situation. Si le collectif est satisfait de la fin des mesures transitoires, il regrette qu’elle n’ait pas impliqué le plein accès des Roms aux services de Pôle emploi. Concernant les mineurs, il demande la mobilisation des dispositifs de l’Education nationale pour leur scolarisation. Et, si ceux-ci sont en danger, leur prise en charge par les services de la protection de l’enfance. Enfin, le collectif exige que chacun ait accès à une protection sociale.
(1) Harcèlement et stigmatisation: politiques et paroles publiques aggravent la précarité des habitants des bidonvilles – Rapport Romeurope 2012-2013 –
(2) Voir ASH n° 2843 du 17-01-14, p. 20.
(3) Voir ASH n° 2772 du 31-08-12, p. 20.