Les agendas d’accessibilité programmée (Ad’AP) vont « permettre d’avancer de façon pragmatique, dans des délais resserrés, vers un objectif de mise en accessibilité pour tous, sur tout le territoire », se félicite la Fédération des APAJH (Association pour adultes et jeunes handicapés), au lendemain de la présentation de ce dispositif qui doit permettre aux établissements recevant du public de se mettre aux normes (1). Pour elle, les délais – trois, six ou neuf ans – annoncés par le Premier ministre « ne retardent pas l’accessibilité, au contraire, ils la garantissent en prenant en compte les retards accumulés au fil des ans ». Loin de cet enthousiasme, la FNATH (L’association des accidentés de la vie) considère que ces nouveaux délais restent « difficiles à accepter […] 40 ans après l’adoption de la loi de 1975 » (2). Elle juge néanmoins que ce dispositif est « la moins mauvaise des solutions ». Sur son blog d’actualité Faire Face, l’Association des paralysés de France (APF) se dit « amère et sceptique » et estime que « si les Ad’AP présentent quelques aspects positifs, ils comportent de nombreuses lacunes qui font douter de leur efficacité », notamment en termes de sanction. Elle souhaite que le dispositif soit contrôlé un an après sa mise en place.
Nettement plus critique, la Fédération des aveugles et handicapés visuels de France juge que ce nouveau calendrier « imprécis et […] trop lointain » est « inacceptable » et qu’il signe la « démission » du gouvernement en matière d’accessibilité. Cette exaspération est partagée par le Forum européen des personnes handicapées qui rappelle que la France s’est engagée « à adopter toutes les mesures appropriées pour mettre en œuvre les droits contenus dans la Convention des personnes handicapées des Nations unies notamment en termes d’accessibilité ». Il demande au gouvernement de « définir des sanctions sévères pour tout acteur public ou privé qui ne respecterait pas la loi de 2005 et n’aurait pas introduit une demande de report dûment justifiée ainsi qu’un plan sérieux de mise en conformité avec des échéances précises ». Autres souhaits: la mise en place d’un dispositif d’inspection agréé chargé de vérifier la mise en œuvre de ces plans et le versement d’amendes dans un fonds destiné à soutenir le financement d’actions visant à améliorer l’accessibilité.
De son côté, l’Unafam (Union nationale des amis et familles de malades psychiques) salue la généralisation de la formation des personnels chargés de l’accueil de clients et d’usagers handicapés. Pour les personnes handicapées psychiques, cette mesure « contribuera à pallier le manque d’information et l’incompréhension des spécificités de ce handicap et à lutter contre la stigmatisation dont elles souffrent ».
(1) Voir ASH n° 2849 du 28-02-14, p. 6.
(2) Voir ASH n° 2843 du 17-01-14, p. 22.